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Incarnation et Résurrection de la Parole
Causerie du Fr. R.-Ferdinand Poswick, o.s.b., pour les amis de la Maison de la Bible à Rixensart, le 21 septembre 2014
2. Comment connaissons-nous ce Dieu philanthrope?
Notre connaissance de ce Dieu nous vient de 3 Livres, comme le dit si joliment le Traité de la Providence divine attribué au jésuite du 17ème siècles, Jean-Pierre de Caussade. À savoir: le livre de la Création, le livre de l'Histoire du monde et le livre des Saintes Écritures, lequel culmine en la personne de Jésus-Christ.
a) Le livre de la Création du monde: l'étonnement devant notre Univers mène à Dieu, tout comme Abraham, le père de croyants (cf. Genèse 15.5; Psaume 18). Cet étonnement, on le retrouve aujourd'hui dans les interrogations des scientifiques, des physiciens les plus rationalistes: impossible qu'il y ait une telle harmonie de l'infiniment petit (le boson de Higgs) à l'infiniment grand (16 milliard d'années-lumière connues à ce jour) sans qu'il n'y ait une conception, une pensée, une “ratio” (en grec “logos”) derrière tout cet ensemble en perpétuel développement!
b) Le livre des événements du monde: l'histoire est
le tissu dynamique de cette création. Il y a une flèche du temps
comme les travaux d'Ilia Prigogine sur la thermo-dynamique l'ont
démontré. L'évolution, le changement, et, pour nous humains,
l'histoire (comportant tous les événements petits et grands au sein
desquels notre vie quotidienne est moulée, roulée, conditionnée)
sont le vecteur de notre croissance. L'Histoire porte une Parole.
Lire les “signes des temps” (cf. Siracide 49.19; Matthieu 16.4; Luc
19.44) c'est précisément tenter de lire cette Parole de Dieu à
travers ce qui advient dans le monde et dans notre vie. Le P.
Marie-Dominique Chenu, grand théologien dominicain qui fut expert au
Concile Vatican II, disait qu'un vrai croyant devait méditer, prier
et réfléchir avec la Bible dans une main et le Journal dans l'autre!
Le Dieu que nous révèle la Bible n'est-il pas d'ailleurs un Dieu
éminemment “géo-politique”? “Pourquoi ces nations en tumulte, ce
vain grondement de peuples?” (Ps. 2).
c) Le Livre des Saintes Écritures est la troisième source de notre connaissance de ce Dieu philanthrope. Mais si nous n'apprenons pas à lire les deux autres livres, nous serons incapables de saisir le vrai message du troisième. Il se présente d'ailleurs comme une Histoire (“sainte”). Et, comme livre, il n'a aucun intérêt. Son seul intérêt, c'est que ses contenus culminent en la personne de Jésus-Christ. Donc il est le lieu d'une progressive “incarnation” de la Parole de Dieu. Son but et sa raison d'être, c'est cette incarnation de la Parole de Dieu qui se réalise pleinement dans une personne humaine. En sorte que l'humanité va devenir le vecteur d'une parole divine. Notre Dieu philanthrope a voulu que le “salut” de cette créature, qu'il a créée avec amour et pour l'aimer, passe par cette créature. Depuis la mort et la résurrection de Jésus, l'humanité vit la résurrection et la construction de l'Humanité christique (=messianique), celle que le Dieu philanthrope veut voir à ses côtés comme visage de son Fils. Donc, nous devons croire que toute croissance en humanité représente une croissance en divinisation, une structuration de l'humain qui se développe selon un plan résurrectionnel de notre Dieu philanthrope. Quelles sont les croissances en humanité qui sont selon le “cœur” de ce Dieu philanthrope? Quelles sont celles qui n'y contribuent que négativement? Voilà tout un discernement à opérer qui suppose d'avoir l'Esprit de ce Dieu.
3. Hominisation et humanisation
4. L'écriture alphabétique, vecteur de la révélation, mène à
l'incarnation du Verbe
5. L'écriture numérique, signe d'une mutation
6. Vers une humanité transformée, un processus de résurrection
est-il en cours?
7. En guise de conclusion