Bilan 2021
Décembre 2021
Écouter les lanceurs d'alerte et discerner les (vrais) prophètes!
Pour situer le spécifique humain dans ce qui se cherche au sein d'une humanité de plus en plus numérisée et sur toute la planète en voie d'unification consciente, il faut une pensée forte qui ait le courage de dépasser tous les types de réflexion trop liés à la culture alphabétique et littéraire pour utiliser de façon pertinente et critique les langages des techno-sciences. Jean Ladrière (UCL) a ouvert des perspectives dans cette ligne.
Mais on peut apprécier, comme je l'ai fait, la démarche originale de Jean-François Marmion qui, pour mettre en évidence l'esprit de finesse, si propre à l'humain authentique, n'hésite pas à étudier la “connerie”. La bêtise savante étant la plus dangereuse… tout comme le cléricalisme académique qui en est souvent le rempart et la justification!
Mais pour changer les mentalités en faveur
d'une insertion respectueuse de l'humain
dans la planète dont il est fait, il ne faut
pas moins qu'une vraie “conversion”:
changer de Voie comme le dira Edgar Morin.
Naomi Klein, agnostique juive, pense que
seuls les chrétiens (voire même plutôt les
“catholiques”) guidés par une lecture
authentique de Laudato sí du pape François,
pourraient appuyer massivement une telle
“conversion” (attitude peu courante dans
nos sociétés des lumières, assurées de leur
vérité).
Pour promouvoir, par exemple, un bien précieux comme le silence (qui n'est pas le zéro acoustique), on est amené nécessairement à étudier les nuisances de ses contraires: les bruits. Voilà une démarche de réflexion du Journaliste américain Prosnik qui se rapproche de celle du Marmion cité plus haut. Une des façons de réfléchir et de promouvoir des voies positives et prioritaires de développement pour l'humain est d'étudier les maladies d'humanité pour promouvoir la santé!
Ranger du côté du jeu tout ce qui touche au codage et au nombre serait une façon de situer les bases scientifiques du développement de la vraie intelligence tout en relativisant l'importance trop exclusive et dominatrice du numérique.
Ceci est
vrai également du “bon sens” qui doit
présider à l'éducation des enfants et à la
créativité des artistes et des poètes qui
sont indispensables à la constitution d'un
humain authentique et complet. Car cette
humanité-là se construit, en
mémoire et
conscience, dans un processus éducatif
presque médical.
Un signe que ces prises de conscience progressent peut être trouvé dans l'intérêt nouveau que portent les vieux supporters de saint Thomas d'Aquin que sont les Dominicains quand ils poussent, encore timidement, à une confrontation des théologies de la création avec les recherches scientifiques sur notre monde et notre planète.
La réflexion progresse aussi sur nos limites dont la principale reste celle de la mort.
La pandémie a permis de voir plus directement cette fragilité et combien elle affectait tout le système économique de la planète. L'avantage des TIC (Techniques d'Information et de Communication), malgré les nuisances qu'elles apportent, est de permettre à des “lanceurs d'alerte” d'attirer l'attention d'un maximum de personnes sur les risques de certains types de comportements.
Mais, malgré leur existence, il semble que la complicité entre le grand système planétaire des médias (détenu par un petit nombre de groupes financiers tout-puissants) et l'ensemble du système financier et monétaire de la planète – socle de la plupart des choix positifs ou négatifs pour l'humain actuellement – n'est pas encore un porte-voix suffisamment puissant pour modifier la domination écrasante de la finance (et de ses milieux) sur tous les problèmes de la société planétaire actuelle. Or il s'agit d'une question de vie ou de mort de l'humanité!