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In Memoriam: Le Père Roberto Busa,
s.j. Le P. Roberto Busa, Jésuite, s'est éteint le 9 août 2011 à l'âge de
98 ans. Il était né à Vicenza, près de Venise, le 13 novembre 1913. Il est
considéré comme le vrai pionnier de la linguistique assistée par ordinateur. Il
eut, en effet, la chance de convaincre, dès 1949, Thomas J. Watson, sr,
fondateur d'IBM, de l'aider à créer des Index de toutes les œuvres de S. Thomas
d'Aquin en latin. Ce travail, presqu'entièrement réalisé à partir de cartes
perforées au départ, aboutit à l'édition de l'Index Thomisticus en 56 grands
volumes in-folio parus chez Frommann-Holzboog de 1970 à 1980. En 1989, ce
travail sera présenté sur CD-ROM, puis, à partir de 2005, dans Internet par le
soin de disciples du P. Busa. Le Fr. R.-Ferdinand Poswick et Informatique &
Bible eurent des relations très cordiales avec ce pionnier à partir des années
1980.
In Memoriam: le P. Antoine Michaux, o.s.b.
(Maredsous)
Le P. Antoine (André) Michaux, né le 24 avril 1929, fit profession monastique à
Maredsous le 6 janvier 1951 et fut ordonné prêtre en juillet 1957. Il fut un
grand disciple du P. Célestin Charlier dont il adopta la méthode du «Cahier de
Bible», un Cahier qu'il amplifia toute sa vie autour de la lecture de la Lettre
de Paul aux Romains. Il fut éducateur à l'École de Métiers d'Art, puis à l'École
abbatiale avant de reprendre la charge de responsable du pèlerinage à l'abbaye
et également celle de responsable des jardins et des bois. Outre la réalisation
d'un fichier d'adresses familiales, I&B avait enregistré pour lui les 37
Récits de pèlerinage dont on espérait pouvoir faire
un livre dans la collection Bible et Vie chrétienne.
On en trouvera un chapitre plus loin . Le P. Antoine, très
handicapé dans ses dernières années, mais toujours souriant et attentif aux
personnes, s'est éteint le 5 avril 2012 (Jeudi Saint).
Bibliothèques numériques: le
front anti-Google s'élargit Les réactions hostiles au projet de Google-books
sont venues d'abord de ceux qui estimaient que Google enfreignait les lois
portant sur les droits d'auteur (copyright) Elles ont été
aussi une critique sévère sur la qualité du travail: un scann sans réflexion sur
tout type de livre (cela marche peut-être pour un roman en anglais, mais pas
avec une langue qui possède des accents ou d'autres accidents et pas sur des
éditions plus anciennes où les accidents d'encrage rendent le résultat du scann
désastreux!).
Aujourd'hui, la réaction vient d'une volonté de ne pas laisser
tomber la notion de «Bibliothèque publique» au profit d'une privatisation
capitalisante de toutes les productions imprimées. Robert Darnton, directeur des
bibliothèques de Harvard, met en place (depuis 2010 et en vue d'être
opérationnelle en 2013) une bibliothèque numérique rassemblant les fonds
numérisés des grands instituts de recherche américains ainsi que les archives du
web conservées par Internet Archives (www.archive.org); une bibliothèque qui ne
serait pas gérée par une entreprise privée, mais qui serait accessible à tous,
partout et à tout moment, gratuitement. Une vraie Bibliothèque Publique, réalisée
selon les règles élémentaires de la correction intégrale des textes proposés.
La
Bibliothèque Publique Numérique des États-Unis (DPLA Digital Public Library of
America) sera en ligne en avril 2013.
Concordances: une exposition à
la Maison des Écritures du 1er juin au 27 août 2012 Pour accompagner la mise en ligne
de la Concordance analytique de la Bible – TOB, la Maison des Écritures présente
une exposition qui rappelle les réalisations successives d'I&B en ce domaine et
les met dans le contexte plus large de la création de Concordances de la Bible.
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Éditorial:
Concordances
L'accès à tous les mots d'un message quelconque a été
rendu banal par la mise à disposition dans Internet d'outils de recherche comme
Google et autres moteurs de recherche (voir, par exemple tous ceux qui sont
présentés par le méta-moteur Zuula).
La vitesse de recherche sur des millions de mots
accumulés dans des mémoires d'ordinateurs donne l'impression que tout est
accessible et que l'on a immédiatement des réponses à ses questions: quand s'est
marié le roi Albert II? quel fut le résultat du dernier match du Real de Madrid?
que peut-on savoir du locked-in syndrome? à quel endroit dans la Bible
trouve-t-on un personnage qui dit : Ahah ou AAA?
Pour l'information, cela se passe à peu près
convenablement dans tous les cas, et l'on peut disposer, à la minute (si l'on a
l'ordinateur, la tablette ou le smart-phone approprié), d'un renseignement qui,
hier encore, aurait demandé l'accès à une bibliothèque et la consultation de
sources d'information très diverses que l'on ne trouvait pas nécessairement
rassemblées en un même lieu. Que cette information soit dispersée dans
différentes bases de données de tous genres, depuis des sites commerciaux
intéressés à un domaine particulier jusqu'au blog anarchiste qui aurait un avis
(compétent ou pas) sur un sujet donné; ou qu'elle soit insérée dans un schéma
structuré du type Wikipédia (qui permet déjà un certain contrôle critique sur
l'information).
Mais cette accumulation ne donne pas les subtiles
relations de l'intertextualité qui est le tissu même qui permet de comprendre et
donc connaître vraiment une réalité. On dit, de façon à nouveau quelque peu
abusive, que les hyperliens créés par l'informatique tissent ces connexions
entre les textes et contextes et permettent donc de percevoir ces liens
intertextuels ou intercontextuels qui donnent l'intelligence du message.
Dès lors que l'on veut comprendre en profondeur une
réalité à travers des documents, il faut pouvoir rapprocher, de façon quelque
peu systématique et sophistiquée, des mots en contexte, des expressions, des
structures sémantiques.
Seul l'enrichissement du document avant sa soumission
à des moteurs de recherche permet ce type d'approche.
Un Index des formes que l'on trouve dans un texte peut
avoir son utilité, mais il ne distinguera jamais les homographes (tour
comme architecture et tour du potier,
oignons le légume, et la première personne plurielle
du verbe oindre) et il ne regroupera pas toutes les formes d'un même lexème ou
lemme (est, fut,
été, suis, etc pour le
verbe être, toutes formes qui sont d'ailleurs
homographes: point cardinal, tronc, saison, suivre).
Il faut donc donner tous ces renseignements pour
chaque élément d'un texte afin de permettre, ensuite, une recherche
intelligente.
A fortiori, quand l'on se trouve devant un texte
traduit. La référence aux mots, lemmes, et structures de la langue originale est
le seul élément de contrôle qui permette de vérifier la fiabilité de la
traduction et d'avoir une intelligence subtile du décalage sémantique entre la
source et la cible.
Tous ces principes, qui sont très largement absents
des Bases de données présentées dans Internet, sont nécessaires à la
constitution de Concordances donnant un accès valable aux données textuelles.
Informatique & Bible tente, depuis les débuts de sa démarche d'application de
l'informatique à la Bible (et aux textes en général), de mettre en œuvre ces
principes.
On trouvera, dans ce numéro, des informations sur ces
pratiques à l'occasion de la mise en ligne de la
Concordance analytique de la Bible – TOB qui n'est plus disponible sous
forme imprimée depuis 2009 par décision des éditions du Cerf et de la Société
Biblique Française (Bibli'O) de ne pas réimprimer ce travail de l'équipe d'I&B pour
l'Association Œcuménique pour la Recherche Biblique qui en fut le commanditaire.
Cette mise en ligne a été réalisée en accord avec
l'A.O.R.B., car il s'agit du seul outil de ce type accessible dans la
francophonie.
fr. R.-Ferdinand Poswick, o.s.b. Directeur d'I&B, asbl
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