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Interface  n° 133 Décembre 2013

Comptes rendus

● Parole de Vie: “Je suis le chemin...”, Maison de la Bible (Wavre), n°77, septembre-octobre 2013.
Le thème de la Voie, du cheminement, est exploité par 7 plumes différentes parmi lesquelles, outre l'un ou l'autre habitué du bulletin, on trouve Benoît Standaert, Joël Rochette et Charles Deman pour des contenus qui, sans sortir des sentiers battus, nous aident à hâter le pas sur la route ouverte par Abraham l'errant, une route qui va devenir la personne même du Christ ressuscité.

● Frédéric Lenoir, Dieu, entretiens avec Marie Drucker, Paris, R. Laffont, Pocket, 2011, 264 p.
Un excellent catéchisme des religions dans l'équilibre des questionnements de Monsieur-tout-le-monde. Aucune méchante question n'est évitée. Toutes les recherches religieuses authentiques sont honorées et mises en valeur. Les limites de chacune sont bien mises en place sans aucune outrance. Dieu, en fin de ce parcours, reste bien ce qu'il est: l'Autre au-delà de toute expression.
Mais l'un des grands intérêts de ce petit livre qui se lit très facilement, c'est l'Épilogue que Frédéric Lenoir a tenu à écrire personnellement et non plus sous le mode du dialogue avec Marie Drucker, car il voulait que ce soit son propre témoignage. Quand elle lui avait demandé en fin de l'interview: “Et vous, croyez-vous en Dieu?”, il a hésité, car dans ce cas lui disait-il, “nous changeons de registre”. Il poursuit : “J'ai finalement pris le parti de répondre à cette question . Je crois en effet qu'il est légitime pour le lecteur de s'interroger sur ma propre conviction …”. Et de nous dévoiler alors son parcours : d'un théisme structuré par de fortes connaissances vers une foi bien ancrée dans le Christ Jésus, puis vers un christianisme critique très ouvert mais qui garde intacte sa foi radicale en Jésus de Nazareth comme Fils de Dieu et voie de salut pour l'humanité.

● Luc Moës, Ambres, Divers mémoires impromptus (Choix), 2013, publié à compte d'auteur, Abbaye de Maredsous, 5537 Denée, Belgique, imprimé chez Beyaert Press, Brugge, 346 pages (sans pagination) en format oblong 25 x 19 cm.
Un gros recueil de 115 poèmes en forme prosaïque ou, si l'on préfère en prose poétique. La manière de Luc Moës y est très typique: cette recherche du mot étrange (“Déhiscence” - “J'avoue m'être encore une fois arrêté à un mot étrange et curieux… Que faire si je les préfère, les mots inusités d'aujourd'hui?… C'est d'abord par l'oreille que je suis concerné”), mais adapté au champ sémantique du thème développé, ces apostrophes un peu théâtrale (“Tenez!”), un ton personnel, et une brume verbale qui donne à ce recueil un ton automnal qu'évoque très bien la calligraphie de sa couverture.

●Michel Serres, Petite Poucette. Le monde a tellement changé que les jeunes doivent tout réinventer: une manière de vivre ensemble, des institutions, une manière d'être et de connaître…, Paris, Éditions Le Pommier, 2012, 84 p. , ISBN: 978-2-7465-0605-3.
Le savoir n'est plus à acquérir comme dans la civilisation qui se termine sous nos yeux (“ce savoir annoncé, tout le monde l'a déjà. En entier. À disposition. Sous la main. Accessible par Web, wikipédia, portable, par n'importe quel portail. Expliqué, documenté, illustré, sans plus d'erreurs que dans les meilleures encyclopédies. Nul n'a plus besoin des porte-voix d'antan, sauf si l'un, original et rare, invente. Fin de l'ère du savoir” (p.36)). Le savoir est présent sous toutes sortes de formes et est accessible à tous ceux qui peuvent ou veulent se brancher sur les connaissances qui lui sont utiles. Cela change tout de la mise en chantier du petit de l'humain qui connaît, aujourd'hui, en travaillant de ses pouces sur une tablette, un téléphone ou un écran d'ordinateur. Et comme les femmes semblent plus systématiques et meilleures élèves que les mâles dans ce monde nouveau, c'est la “petite poucette” féminine qui modèlera la culture de la nouvelle civilisation en train de naître entre nos mains! L'école et la structuration des relations sociales sont les premiers lieux où se vit et se met en œuvre cette nouvelle culture algorithmique et procédurale: “Volatile, vive et douce, la société d'aujourd'hui tire mille langues de feu au monstre d'hier et d'antan, dur, pyramidal et gelé. Mort. Babel, stade oral, pas de tour. Des pyramides à Eiffel, stade écrit, État stable. Arbre en flammes, nouveauté vivace (p.82)”.
Une projection du futur dans l'aujourd'hui, un futur qui confirme tout ce que nous avons vécu et dit depuis 45 ans chez I&B!

Fr. R.-Ferdinand Poswick , osb

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