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Interface n° 133 Décembre 2013
Le SBL-meeting à Baltimore (23-26 novembre 2013)
Comme chaque année l'American Academy for Religion et la Society for Biblical Studies tenait son meeting du 23 au 26 novembre 2013 dans le centre de la ville de Baltimore (Maryland, USA). Les 4.500 participants y ont envahi tous les hôtels et s'affairaient pour trouver les quelques 600 sessions ou conférences différentes qui se déroulaient principalement dans l'immense Convention Center de Baltimore ou dans l'hôtel Hilton qui y est annexé.
Je n'avais plus participé au SBL-meeting depuis la réunion de 2009 à Boston (Massachusetts, USA).
Un constat: le groupe de travail CARG (Computer Assisted Research Group) est bel et bien mort! Il avait été initié par Robert (Bob) Kraft en 1980 à la suite de suggestions faites par David Philips, notre collaborateur britannique d'alors, qui avait été envoyé en mission au SBL-meeting de 1979 afin de voir comment disséminer les travaux du Centre Informatique et Bible auprès des biblistes américains qui n'avaient encore presque rien fait en ce domaine à cette époque, alors que Maredsous avait déjà enregistré tout le texte de la Bible hébraïque … et bien d'autres!
Cependant l'une ou l'autre session se présentaient comme une confrontation de la recherche biblique avec les nouvelles technologies: Teaching with Social Media – Writing for the Web Workshop – The Hebrew Bible going global in the Cloud – Digital Humanities in Biblical, Early Jewish and Christian Studies Consultation – The impact of Digital Media on Text Criticism – Student blogging and Students in the digital Age … pour citer les titres de sessions les plus explicites!
Quelques constats. Beaucoup de ces sessions se présentaient comme des initiatives nouvelles dans le SBL avec presqu'aucune référence aux recherches antérieures (une seule communication a fait une brève allusion au P. Busa, s.j., pionnier absolu de l'application de méthodes informatiques dans le domaine des textes religieux). Il s'agissait presque toujours d'une application entièrement mise en œuvre par l'auteur avec ses propres moyens informatiques: son PC et son iPAD (qu'il utilisait tous deux pour sa présentation, le PC pour projeter un Power-Point, et la Tablette pour lire son texte).
L'impression était qu'il n'y avait plus aucun vrai informaticien dans ces sessions, seulement des universitaires des domaines littéraires et bibliques qui “jouaient” avec les ressources qu'ils avaient pu maîtriser de leur PC. Par ailleurs, dans l'assistance (toujours entre 20 et 40 personnes), la curieuse impression d'avoir partout autour de soi des personnes avec, soit un ordinateur, soit une tablette, soit un téléphone portable actif pendant que le contributeur communiquait. Certains avaient l'air de prendre des notes. Mais, mon voisin regardait avec intérêt, toutes les 10 minutes, ses courriers électroniques et y répondait aussitôt, puis il passait à son écran de veille: de belles photos d'un tout jeune garçon qui devait être un petit-fils qu'il contemplait avec admiration et montrait à son autre voisin!
Une drôle d'impression que l'on réinventait la roue. Un projet d'édition électronique de la Mischna à l'université du Maryland: intéressant mais pas très nouveau par rapport à d'autres réalisations antérieures comme le Responsa Project de l'université de Haïfa!
Un plaidoyer de J. L. Wright pour que les universitaires n'aient pas peur de publier des livres électroniques (e-books) avec toutes les ressources que ceux-ci peuvent offrir (il montrait l'exemple d'un e-book qu'il avait réalisé sur l'histoire du Roi David; restait en suspend un gros problème de diffusion: les copyrights sur les images qu'il insérait dans son e-book et qu'il ne pouvait afficher faute de pouvoir en payer les droits!!).
Fr. R.-Ferdinand Poswick , osb