Deux fléaux planétaires en interaction: la finance et l'extractivisme

Mars 2023

Naomi Klein   Naomi Klein  

Parmi les “lanceurs d'alerte” les plus crédibles de ces 20 dernières années, je me plais à désigner Naomi Klein, journaliste canadienne, comme un modèle de communication établie sur un contrôle minutieux et bien documenté des faits et sur leur présentation la plus rigoureuse et claire possible.
La présentation de l'un de ses derniers “best-sellers” Tout peut changer. Capitalisme et changement climatique, New-York, 2014 …et, en traduction française par Geneviève Boulanger et Nicolas Calvé, Actes Sud, 2015 (dépôt légal: octobre 2016), 894 pages… devrait, plus qu'une Greta Tundberg, interpeller et faire agir tous les humains quelque peu responsables!
Il semble, malheureusement, que ce ne soit pas le cas!

Lecteurs de notre minuscule Magazine, s'il vous plaît, faites connaître autour de vous… et, si vous n'êtes pas convaincu sur le fond par ce que j'en communique, ayez le courage de lire par vous-même ce travail de journaliste d'investigation réalisé sur plus de 5 années et qui comporte plus de 150 pages de Notes et d'Index avec une somme de références précises à d'innombrables documents illustrant les faits mentionnés!
Ce travail est plus que jamais d'une grande actualité et appelle à l'action comme le numéro Hors-Série du Courrier International : Climat, le temps de l'action, février-mars 2023!

La “vie” sur la planète est menacée

D'abord pour épingler le verdict final, pas vraiment optimiste, mais moins catastrophique et catégorique que celui des déçus radicaux, un verdict qui justifie la formulation du titre de l'ouvrage:

Ce qui nous ramène à notre point de départ, à savoir que le changement climatique survient à un bien mauvais moment. Répétons-le: le principal obstacle au déploiement d'une solution à la crise du climat n'est pas qu'il soit trop tard ou que nous ignorions quoi faire. Nous disposons de juste assez de temps pour agir, et nous ne manquons pas de technologies propres et de plans verts. Et si nous sommes si nombreux à être tenté de répondre par l'affirmative à la question provocatrice de Brad Werner “La Terre est-elle foutue?” ‒, c'est parce que nous craignons, non sans raison, que la classe politique soit absolument incapable de saisir ces outils et de mettre en œuvre ces plans: agir en ce sens impliquerait pour elle de renoncer aux principes de base de l'idéologie mortifère du libre marché qui a présidé à chaque étape de son accession au pouvoir!” (p. 701).

Ensuite, parce que cette femme a vécu dans sa chaire les éléments du cri d'alarme qu'elle développe au chapitre 13 de son enquête, intitulé Perpétuer la vie.

Lorsque j'apprendrai par la suite que j'étais moi-même, à ce moment, en train de créer un embryon qui connaîtrait un sort semblable, cette incursion dans les marais m'apparaîtrait comme un symbole de la vie avortée. C'est à ce moment que j'ai cessé de me percevoir comme une paria mise au ban de la nature du fait de mon infertilité, et que j'ai commencé à ressentir une sorte d'affinité avec toute forme de vie faisant face au défi de la procréation. J'ai compris mon appartenance à cette vaste famille terrestre où mille et une espèce tentent de se perpétuer contre vents et marées. (p. 652)

Naomi Klein finira par réussir à être enceinte et aura un petit garçon à peu près au moment où elle terminait cette enquête! Non sans constat que son état de stérilité a pu être provoqué par des dérangements et accidents liés aux pollutions climatiques!!

Le cœur ou le nœud du problème climatique: la grande finance étroitement liée aux extractions (extractivisme) de gaz, de pétrole, de charbon…

Dès son avant-propos, Naomi Klein synthétise la problématique devant laquelle, avec l'ensemble de ses enquêtes (sur 5 années), on se trouve planétairement aujourd'hui:

Si le nécessaire n'a pas encore été fait pour réduire les émissions [de Gaz à Effet de Serre], c'est parce que les politiques à mettre en œuvre sont fondamentalement incompatibles avec le capitalisme déréglementé dont l'idéologie a dominé toute la période durant laquelle nous nous sommes démenés pour trouver une issue à la crise du climat. Si la situation ne se débloque pas, c'est parce que les mesures grâce auxquelles on aurait le plus de chance d'éviter la catastrophe (et qui profiteraient à l'immense majorité de la population) représentent une grave menace pour la minorité qui a la haute main sur l'économie, la sphère politique et la majorité des grands médias (p. 38).

Avec une conclusion logique

D'où le dilemme suivant: soit on laisse le bouleversement du climat transformer radicalement le monde, soit on transforme radicalement l'économie pour éviter le bouleversement du climat (p.43).

Et ce qui complique la donne et l'objectivité, c'est que la plus banale opposition “politique” (gauche/droite) tente de se servir de la problématique climatique pour renforcer ses positions… et, donc, bloquer le débat sur le fond

Plusieurs climatosceptiques, en fait, sont disposés à admettre que leur méfiance envers la science découle d'une profonde appréhension: si le changement climatique est réel, ses conséquences politiques seront catastrophiques. L'environnementalisme moderne parvient à faire progresser plusieurs causes chères à la gauche, comme la redistribution de la richesse, l'augmentation des impôts, une plus grande intervention de l'État et le resserrement de la réglementation, constate le blogueur James Delingpole… quant à Joseph Bast, il mâche encore moins ses mots : le changement climatique est l'argument parfait… Il justifie que nous fassions tout ce que la gauche a de toute façon toujours voulu (p. 76).

Et, en effet, derrière ces “politisations” on trouve des visions du monde assez différentes opposant “riches” et “pauvres”

Il y a longtemps que les environnementalistes considèrent le changement climatique comme un remarquable facteur d'égalisation qui n'épargnera personne, riche ou pauvre. Voilà qui aurait dû nous réunir. Or tout indique que c'est précisément le contraire qui se produit. La société se divise toujours plus entre les riches qui disposent de tous les moyens appréciables de se protéger de la fureur du climat, et le reste des gens, laissés à la merci d'États de plus en plus dysfonctionnels. (p.92)

Avec une crainte légitime d'un type de “fascisme vert” comme solution énergique pour affronter les urgences climatiques (p. 96). Et si l'Auteure ne demande à personne d'adhérer à son interprétation des conclusions issues de la climatologie, elle dit malgré tout

Il me semble évident que toute le monde devrait se ranger à l'avis de 97% des climatologues, avis étayé par leurs innombrables publications révisées par des pairs et par ailleurs partagé par l'ensemble des organismes scientifiques nationaux de la planète, sans parler d'institutions établies comme la Banque mondiale et l'AIE (Agence Internationale de l'Énergie). Leur message à tous est sans équivoque: nous allons droit vers un réchauffement catastrophique (p. 103).
Et la véritable cause de l'inertie actuelle face aux changements climatiques tient au fait que les mesures nécessaires menacent le paradigme économique dominant… et le mythe fondateur de la culture occidentale (selon lequel l'être humain ne fait pas partie de la nature et peut se jouer de ses limites)… (p. 110)
Mais tous les traités néo-libéraux d'échanges commerciaux planétairement “libres” créent un mur invisible de “droit international” qui bloque souvent d'autres décisions gouvernementales. (p. 124)

Historiquement, ce n'est qu'en 1988 que le questionnement public sur le réchauffement climatique se fait jour aux États-Unis. Et c'est en novembre 1988 que le GIEC tient sa première séance. (p. 125-126).
L'Auteure montre ensuite que les négociations des traités de libre-échange sur des zones planétaires de plus en vaste se font en parallèle et sans confrontation avec des négociations pour l'urgence climatique entre cette date et 2001 (… et sans vraie confrontation publique jusqu'à ce jour). (pp. 128-129)

Et les responsables de ces dérèglements économiques qui augmentent les émissions de gaz à effet de serre sur toute la planète sont les grands groupes économiques des pays “riches” qui, “pour gagner plus” font fabriquer à moindre prix loin du consommateur, et poussent à la sur-consommation.  (p. 138)

Y a-t-il des programmes à mettre en œuvre… sans tomber dans l'illusion?

D'où une première conclusion qui pourrait être mise à la base de “programmes” politiques et/ou citoyens

Pour combattre efficacement le dérèglement climatique, il est impératif d'entreprendre un retour à l'économie locale et de réfléchir à ce qu'on achète, à la façon dont on consomme et aux modes de production. La règle la plus fondamentale du droit commercial actuel, c'est qu'on ne peut privilégier la production locale au détriment de la production à l'étranger. Dans un tel contexte, comment pourrait-on envisager d'encourager l'économie locale ou de lier une politique de l'emploi écologique à des mesures de soutien aux énergies renouvelables? […] si l'on ne met pas en question la structure même de l'économie, on ne s'attaquera jamais à la véritable racine du problème. (un texte de Illana Solomon analyste commerciale au Sierra Club – p.143).
La mise œuvre de telles réformes économiques serait une bonne nouvelle pour les travailleurs au chômage, les agriculteurs incapables de rivaliser avec les produits d'importation à bas prix, et les collectivités dont les usines on été remplacées par de grandes surfaces. Dans la lutte visant à renverser cette tendance, vieille de trente ans, qui consiste à éliminer toutes les barrières imaginables à la puissance de la grande entreprise, la contribution de chacun vaut son pesant d'or (p. 144).
Consommer moins implique une diminution de notre consommation d'énergie, qui touche à nos déplacements en automobile, à nos voyages en avion, aux distances parcourues par les aliments que nous mangeons, à la durabilité des biens que nous achetons ou à la taille de nos maisons. Ce sont des éléments jusqu'ici négligés par les politiques climatiques (p. 150).

Mais ce type de changements sociétaux ne peuvent se faire qu'à travers des propositions de croissance et de décroissance “sélectives” (pp. 154-156) avec, notamment, l'instauration variable d'un revenu minimum garanti!

Il faut également venir ou revenir à une gestion publique de l'énergie sur le modèle très positivement testé dans plusieurs Länder allemands: “Il va de soi pour la population que les biens dont tout le monde dépend doivent appartenir à la collectivité” (pp. 159-193). Et, en gérant autrement la globalité des finances publiques (taxe sur les milliardaires, réduction des investissements militaires, taxe CO², élimination des subsides à l'exploitation pétrolière), on pourrait créer un Fonds mondial de plus de 2.000 milliards de dollars par an pour changer le système économique et préserver le climat (p. 186).

Pour relever collectivement le défi colossal que représente la crise du climat, on doit mettre en place un sérieux mouvement social capable de réclamer et d'instituer un leadership politique déterminé non seulement à faire porter aux pollueurs le fardeau collectif de la crise, mais à faire revivre deux arts relégués aux oubliettes: la gestion publique éclairée à long terme et la fermeté devant les géants du secteur privé (p. 193)!!

Et l'une des plus grandes difficultés pour arriver à ces changements de politique économique mondialement est le lien entre la finance mondiale et les grandes sociétés qui vivent de l'extraction du pétrole, du gaz, du charbon. Les réserves d'extraction déjà calculées et programmées dépassent tout ce que la planète peut supporter climatiquement d'ici 2050. Ces réserves correspondent à quelques 27.000 milliards de dollars US:

Si l'on mettait en œuvre les mesures nécessaires au respect de l'objectif des 2°C, environ 80% de ces réserves (souterraines) devraient être laissées sous terre. Vu l'ampleur de la manne, il n'est guère surprenant que l'industrie consacre autant d'énergie à tenter d'empêcher toute législation visant une réduction des émissions, voire finance directement le mouvement climatosceptique (p. 238)!

Et la culture numérique de l'instantanéité n'est pas favorable à une réflexion sérieuse

Au moment même où il nous faudrait ralentir pour percevoir les changements subtils du monde naturel nous indiquant que quelque chose ne tourne pas rond, nous accélérons; au moment même où nous aurions besoin d'un horizon temporel étendu pour constater les effets des actions du passé sur nos perspectives d'avenir, nous sommes plongés dans la frénésie d'un éternel présent, où notre existence et notre attention sont plus fragmentées que jamais. (p. 254)

L'un des points de départ d'une réaction à grande échelle, est d'en “finir avec l'extractivisme” (ch. 5, pp.257-294). Le pillage de toutes les réserves de combustibles sur la planète (qui n'est qu'une partie de l'extractivisme colonialiste qui a dépouillé de nombreux pays du Sud de la planète de ressources qui ont permis de développer les industries polluantes du Nord), s'il ne cesse pas, risque de léguer une planète exsangue à la génération montante.

S'il faut profiter de la générosité de quelques mécènes rêveur comme Branson ou Bill Gates, il faut se méfier des rêves technologiques grandioses imaginés par ceux qui pensent de cette façon améliorer encore les performances financières de leurs entreprises! (Les Superhéros n'existent pas! Titre le Chapitre 9, pp. 359 – 396). S'il ne faut pas tout rejeter: notamment les propositions de Bill Gates – avec sa strart-up TerraPower ‒ : pour des nouvelles centrales nucléaires de petite taille capables de réutiliser les déchets radioactifs des grandes centrales actuelles, avec des stocks accumulés qui donnent des réserves de carburant pour plus de 150 années, rien qu'aux États-Unis! Mais le coût de création freine les grands “financiers”! Et cette crainte des “magiciens” vaut également pour tous les projets de géo-ingénierie qui prônent la mise en place de paravents qui empêcheraient les rayons du soleil de trop chauffer la planète! Toutes les études montrent que cela peut amener des catastrophes encore plus grandes pour la planète (pp. 397-448).

Et, selon l'environnementaliste Kenneth Brower que cite l'Auteure

La croyance selon laquelle la science nous sauvera est une chimère qui permet aux générations actuelles d'exploiter les ressources de la Terre sans penser aux générations futures. C'est un sédatif qui est en train de conduire l'humanité droit à la catastrophe environnementale. Cette croyance masque la véritable solution, qui réside plutôt dans une transformation laborieuse du comportement humain qui n'a rien à voir avec la technologie. (p. 446)

Comment faire changer les attitudes humaines?

Pour pousser à ces changements d'attitude, il faut créer de nouvelles solidarités citoyennes. Des groupes se forment un peu partout sur la planète que l'Auteure regroupe sous le nom de “Blocadie”: un continent planétaire de citoyens résolus à changer les comportements humains

Les groupes qui résistent à l'extractivisme à haut risque sont en train de tisser un réseau mondial bien enraciné et diversifié, comme en a rarement connu le mouvement vert. D'ailleurs on ne devrait peut-être même plus les qualifier de “verts”, car ce qui les motive est avant tout le désir d'une forme plus authentique de démocratie grâce à laquelle les collectivités auraient la maîtrise des ressources les plus fondamentales, à savoir l'eau, l'air et la terre. Ce faisant, ces luttes locales parviennent à empêcher de véritables crimes contre le climat. (p. 456)

C'est cet appel à une vraie “conversion” de tous les humains que Naomi Klein a perçu, toute agnostique qu'elle soit, lors de son reportage sur la présentation à Rome de l'encyclique Laudato Sí du pape François. Le pape croit que “tous les êtres humains sont capables de changer en profondeur… pour une transformation existentielle… c'est l'essence d'une conversion” (voir la description de son reportage dans son ouvrage de 2019 “Plan B pour la planète” recensé et commenté dans Interface_2020, Août 2020 ou Veilleur, 2022, pp. 150ss) .

Le chapitre 10 pourrait ressembler à une anticipation de ces propositions “chrétiennes (voir “catholiques”) quand l'Auteure l'intitule “C'est l'amour qui sauvera planète. Démocratie, désinvestissement et victoires concrètes” avec en exergue cette phrase de Rachel Carson: “Selon moi, plus nous prêterons attention aux merveilles et aux phénomènes de l'univers qui nous entoure, moins nous aurons le goût de le détruire”. (p. 517).
Et dans ces actions gagnantes l'Auteure note “la stratégie de plus en plus répandue (qui) consiste à inviter les institutions publiques à se défaire des actions qu'elles détiennent dans l'industrie des combustibles fossiles. […] La plus importante victoire à ce jour a été remportée lorsque l'université de Stanford (dont la fondation possède un portefeuille colossal de 18,7 milliards de dollars) a annoncé son intention de vendre ses actions liées au secteur du charbon.” (p. 540, 542).

Une question vitale… et urgente!

Particulièrement convainquant est le chapitre 13 “Perpétuer la vie. De l'extraction à la régénération” Avec en exergue ces paroles d'une sage-femme mohawk, recueillies en 2007

Que la femme soit l'environnement primordial est un enseignement fondamental. Pendant la grossesse, son corps porte la vie. […] Elle nourrit au sein les enfants qui formeront la nouvelle génération. Son corps façonne la relation qu'aura la nouvelle génération avec la nature et la société. La Terre est notre mère à tous, disent les aînés. En tant que femmes, nous sommes donc la Terre. (p. 641)

Vient alors le récit tout à fait étonnant et très précis des difficultés qu'a du affronter l'Auteure personnellement pour dépasser une infertilité clairement et médicalement provoquée par des déviations climatiques

Ce que j'apprenais sur la crise écologique façonnait mes réactions face à ma propre crise de fertilité, et ce que j'apprenais sur la fertilité transformait ma propre perception de la crise écologique. […] j'ai graduellement pris conscience que la Terre est effectivement notre mère à tous, mais que, loin d'être une figure mythique incarnant la création et l'abondance, elle vit elle-même une grande crise de fertilité. Les activités industrielles, en effet, ont des répercussions majeures sur les processus naturels de régénération, des cycles du sol aux régimes des précipitations. Et l'humain n'est pas seul aux prises avec des troubles de fertilité: très nombreuses sont les espèces qui peinent à se reproduire et, plus encore, à protéger leur progéniture dans un environnement de plus en plus hostile. (pp. 647-648)

Naomi Klein va donc vivre dans son corps, fausse couche après fausse couche, tous les accidents attribuables clairement dans son cas à des nuisances environnementales. Elle finira par avoir une grossesse difficile et pourra faire naître un petit garçon!
Elle sent les critiques d'une évocation de la “Terre Mère”

Certains ont critiqué la féminisation de ce concept, mais cet aspect me semble d'une importance secondaire: que nous choisissions de percevoir la Terre comme une mère, un père, un proche ou une force créatrice asexuée, l'important est de reconnaître que nous n'en sommes pas les maîtres, que nous ne représentons qu'un simple maillon d'un vaste écosystème qui nous maintient en vie. (p. 676)

Cela nous ramène, en conclusion, au propos de Brad Werner cité au début: “La terre est-elle foutue?”… oui si l'humain ne change pas les mauvaises habitudes prises surtout dans les 50 dernières années poussé par un libre-échangisme planétaire soutenu par la finance internationale et ne vivant qu'en poussant l'extraction de la Terre de réserves fossiles non-renouvelables qui ont mis des millions d'années à se constituer! L'humain doit coordonner tous les efforts pour sauver la “vie” sur notre planète.