Démythiser l'Intelligence Artificielle qui n'est qu'Information Automatique

Janvier 2021

Démythiser l'intelligence artificielle en la ramenant à ce qu'elle est vraiment et bien décrite en bon français par le mot “informatique” (information automatique) n'est pas nier l'apport majeur pour l'évolution humaine de cette nouvelle forme de médiatisation des facultés intellectuelles de l'humain, aussi et même encore plus importante que le saut culturel apporté par l'imprimerie au 15ième siècle! Culture et donc éducation en dépendent désormais (pour le meilleur et pour le pire)!

IA    IA    IA

Introduction

L'Intelligence Artificielle utilisée massivement et de façon généralisée, s'il fallait croire Badr Boussabat et sous réserve de quelques conditions d'usage, est désormais indispensable pour l'avenir de l'humanité et de la planète.

Mais de quoi parle-t-on quand on parle, en français, d'une réalité exprimée par l'adoption sans modification d'une expression anglo-saxonne dont le sens originel est: information artificielle (intelligence service désigne, en effet, le service d'information ou d'espionnage anglais – et donc, un “faux ami” en français) … le mythe à démythiser commence là?

On verra à travers le Hors-Série de Science et Avenir, L'intelligence artificielle en 50 questions, que traiter des données et de l'information, fusse sous une forme massive, peut aider l'intelligence et servir la propagande (… publicité, marketing) mais n'est pas le tout d'une intelligence vraiment humaine et au sens propre que ce mot a en français.

Le terme français “informatique” est, sous cet angle, bien plus correct, composé d'une contraction entre “information” et “automatique”!
On consultera également les compléments d'information que j'ai donné dans NAM-IP/INFO (www.nam-ip.be): comptes rendus de L. Alexandre, La guerre des Intelligences, 2017 (NAM-IP/INFO, 2018/1) et de Nils J./ Nilson, The Quest for Artificial Intelligence, 2010 (NAM-IP/INFO, 2017/2) – Voir aussi G. Natan, Les Big Data (NAM-IP/INFO, 2017/2).

1. Une vision créative et optimiste de l'Intelligence Artificielle
Badr Boussabat, L'Intelligence Artificielle, notre meilleur espoir. Préface de Bruno Colmant, Luc Pire éditions, 2020 (février), 160 p. , ISBN 9782875422064

Bruno Colmant, économiste réputé, directeur de la Banque DeGroof (Bruxelles), n'hésite pas à donner du poids aux thèses d'un jeune économiste et politologue en affirmant:

Des pans entiers de l'économie vont être immergés dans un remplacement de tâches humaines par la machine. Il s'agit d'une attrition économique d'autant plus difficile à surmonter que les gains de productivité vont être aspirés par des entreprises technologiques à forte intensité de capital et à faible intensité de main d’œuvre. Cette transition vers l'économie digitalisée sera d'autant plus périlleuse que lorsqu'on relit soigneusement Schumpeter, on comprend que la destruction créatrice passe d'abord par la création (de nouvelles technologies) et ensuite par la destruction des entreprises anciennes avant que l'innovation ne se dissipe et s'infuse (p. 10)

Ou encore:

Cet ouvrage est aussi l'avertissement qu'un monde nouveau s'impose, sans qu'on l'ait imaginé, pressenti ou appréhendé et qu'il faut l'accueillir avec optimisme et conviction. (p.12)

La thèse de Badr Boussabat est que l'Intelligence Artificielle (AI) n'est pas seulement un l’outil de développement recourant à des techniques informatisées, mais elle représente une mutation du système économique mondial:

À travers cet essai qui se veut positif nous soulignerons l’importance de cette révolution technologique et démontrerons que la croissance reste indispensable pour le futur de l'humanité. Cette révolution passe par l'utilisation de la donnée comme matière première, et, heureusement pour l'humanité, elle est infinie. Le capitalisme cognitif permet de quitter le capitalisme marchand qui fonde sa production sur le puisement des ressources naturelles terrestres. Aujourd'hui, le monde est véritablement en train de changer. Nous créons chaque jour de la matière première sans le savoir. Grâce au développement par la technologie de l'information, nous avons amorcé une nouvelle ère qui permet à chaque individu de créer des ressources grâce à l'émergence de la donnée. Et plus la population est nombreuse, plus le potentiel de richesse par l'utilisation de ces ressources augmente (p. 16).

Et il en rajoute:

La croissance qu'offre ce nouveau capitalisme crée davantage de richesses et à un rythme de plus en plus intense et ce, dans un cadre durable et inclusif si nous le maîtrisons. Lorsque chacun et chacune d'entre nous est capable de produire une quantité de richesses de manière illimitée, sans effort et sans en avoir conscience, il est peut-être possible de penser une société idéale (pp. 17-18).

Et l'Auteur conteste les thèses du Club de Rome et celles de Kenneth E. Boulding qui pensent que “croire qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste” (p.18).

Sur base de cette conviction très idéaliste (car la “ donnée ” cela ne nourrit pas!), l'Auteur concède que les développements de cette économie des Big Data et de l'IA doit être encadrée:

le développement ne peut être bénéfique à l'humanité s'il n'est pas intelligemment pensé […] c'est pourquoi le développement de nos sociétés par l'intelligence artificielle doit se fonder sur une Charte universelle de protection du consutoyen [consommateur-citoyen] et du développement de l'intelligence artificielle pour l'humanité […]. Cette charte universelle devra se baser sur une croissance économique, un pouvoir d'achat garanti pour toutes et tous, une anonymisation des données personnelles, une collaboration des secteurs public et privé, et enfin, un apprentissage adaptatif généralisé pour éradiquer les inégalités scolaires. (p. 19)

Cette Charte fera l'objet de son dernier Chapitre sur la défense du consutoyen:

Une Charte universelle de protection du consutoyen et de développement de l'intelligence artificielle pour l'humanité constitue une base indispensable pour garantir un monde prospère et durable aux générations futures. La “consutoyenneté” doit être un nouveau statut juridique prenant en compte l'aspect de la consommation individuelle, celle-ci devant conduite à des droits effectifs que nous devons absolument protéger. La consommation, en plus d'être une expression démocratique de l'économie, donne la direction des marchés et constitue une des bases du développement de l'intelligence artificielle comme outil, notamment via le traitement de données et la création d'information. C'est en partie grâce au pouvoir d'achat de chaque citoyen que la prospérité est possible et c'est à lui qu'elle doit profiter. Il est inenvisageable d'omettre ou de sous-estimer le pouvoir économique que peut avoir le consutoyen dans le système économique (p. 136).

Et toute cette proposition est fondée sur une nouvelle vision de la croissance au sein d'une société désormais fondée sur le capitalisme cognitif:

Nous pouvons définir la croissance dans le capitalisme cognitif comme correspondant à la quantité d'informations de qualité multipliée par la vitesse de circulation (p. 70) Un système économique qui se développe sur la base de la création de l'information, matière première non matérielle et infinie, est la plus belle nouvelle que nos sociétés puissent connaître. Cela permet de signer le capitalisme cognitif comme étant le premier système économique dans l'histoire qui exclut et exclura aussi peu d'individus de la société, car l'information est à portée de tous. À condition de laisser l'humain au centre de la décision (p. 71).

Ce nouveau type d'économie suppose un investissement massif dans l'éducation car:

Ne l'oublions pas, il existe une corrélation positive très élevée entre le taux d'alphabétisation et la capacité à résoudre un problème dans un environnement où la technologie est prépondérante (p. 105). Si un individu a bénéficié d'une formation adéquate, son coût d'adaptation dans l'ère numérique sera plus faible et ses chances de créer ou trouver un emploi plus élevées. C'est précisément pour cette raison que l'apprentissage adaptatif [= qui bénéficie des technologies de l'IA et permet de s'adapter aux possibilité de chaque élève] doit être inscrit dans la Charte comme un des axes majeurs dans lequel les entreprises et l'État doivent investir massivement pour mener à bien le développement d'une société co-menée par l'humain et l'intelligence artificielle. L'apprentissage adaptatif consiste à déployer des ressources informatiques, notamment la collecte et l'analyse de données de l'apprenant, pour lui offrir un enseignement de plus en plus personnalisé et adapté (p. 142).

Toute cette vision enthousiaste de l'IA et des Big Data repose sur une définition de l'IA comme: “… l'ensemble des systèmes non biologiques reproduisant des activités neuronales” (p. 22).

On peut se demander si cette définition est suffisante et si la Charte prévue par l'Auteur n'est pas un leurre juridique qui risque de n'avoir aucunement le même pouvoir effectif que la machine à Big Data et qui serait donc sans ressources pour promouvoir les traits proprement humains de la vraie intelligence (au sens “français” du mot!), à savoir: empathie, intuition, créativité, solidarité, émotivité, compassion, etc!

2. Une vision “grand public informé ”
L'intelligence Artificielle, Science et Avenir, Hors-Série, n° 199, Octobre-Novembre 2019, 82 pages

Comme l'annonce clairement Florence Leroy, Rédactrice en Chef du magazine, dans son Éditorial (p.5):

… l'intelligence artificielle, aujourd'hui, est tout sauf … intelligente. Hors concours lorsqu'il s'agit de percevoir, elle est prise au dépourvu dès qu'il lui faudrait raisonner. Laurence Devillers, professeure à la Sorbonne, est formelle: “En l'absence de corps, l'émergence d'une conscience artificielle, dotée de sentiments, de pensée et d'un libre arbitre, n'a aucune chance de se produire”. Si le robot paraît avoir des émotions, une réflexion, c'est qu'il fait semblant!
Derrière chaque application augmentée par l'IA se cache ainsi une “I.N.”, une Intelligence Naturelle bien humaine, avec les désirs, les complexités, la malveillance aussi, parfois, des humains. De sorte que les biais racistes ou sexistes des algorithmes ne reflètent que ceux des bases de données sur lesquelles ils sont entraînés; et qu'une fake news n'a aucun pouvoir à elle seule, sans relais pour la diffuser.
Il n'empêche, certaines des applications que permet l'IA peuvent être très inquiétantes, comme en Chine où un pouvoir despotique l'utilise pour surveiller sa population. Et son avidité à ingurgiter les données que tout un chacun laisse sur les réseaux sociaux et les moteurs de recherche a de quoi alarmer.
Faut-il s'émerveiller de ses prouesses, au risque de se montrer naïf? S'effrayer, et perdre la richesse des progrès qu'elle peut apporter? Nous devons nous montrer extrêmement vigilants, rappellent tant la philosophe Cynthia Fleury que le chercheur en IA Jean-Gabriel Ganascia, et exiger transparence et régulation. Quant au sociologue Dominique Cardon, il estime que le maître mot, face à elle, est … l'enquête. C'est exactement ce à quoi ce hors-série s'est attaché, proposant à ses lectrices et lecteurs d'explorer la “numérisphère”, ce continent numérique devenu notre milieu de vie. Et de partir à sa découverte accompagnés par les meilleurs informaticiens, sociologies, philosophes ou encore fondateurs de start-up, qui en décryptent les enjeux (p. 5).

L'interview de Bertrand Braunschweig (directeur du programme français de recherche en IA) en tête de cette livraison (pp. 6-8) met la recherche dans le domaine de l'IA en perspective historique et bien à sa place dans les différents développements en cours.
Sa définition de l'IA est plus nuancée que celle de Badr Boussabat:

Depuis que l'IA existe – environ 60 ans ‒ les définitions sont très variées! J'en donnerai donc deux. La première, en intention: faire faire à des machines des actions qui demandent de l'intelligence aux êtres humains. Autrement dit: la perception, le raisonnement, l'apprentissage, la collaboration, la prise de décision, etc. La seconde, en extension, serait plutôt l'énumération des technologies impliquées, comme l'apprentissage automatique ou machine learning, la représentation des connaissances, le traitement du langage, la planification automatique, etc (p. 6)

Il loue également les décisions européennes sur le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) qui :

est une bonne chose. Le reste du monde nous regarde en se disant: L'Europe a fait le premier pas (p. 6).

Un premier pas qui doit protéger la vie privée des citoyens et leurs actions.
Il souligne aussi qu'il y a des recherches critiques sur l'AI comme celles de l'australienne Kate Crawford (qui enseigne à l'université de New-York) ou qui sont exprimées dans la Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l'Intelligence Artificielle, en 2018 [voir ailleurs dans la présente livraison d'Interface_2020].
Mais les progrès sont visibles pour les domaines de la santé, des assistants personnels, de la traduction automatique, de la mobilité autonome, notamment.
Quant à la répartition géopolitique de la recherche en IA:

On dit généralement que la géopolitique de l'IA se compose de trois grands blocs. Les États-Unis visent la création de valeur, la Chine la maîtrise de sa population ... et l'Europe, en collaboration avec les Canadiens et les Japonais, une IA fondée sur des bases sociales acceptables. La chine entend prendre la première place et elle s'en donne les moyens. De très gros moyens, avec des scientifiques de très haut niveau (p. 8).

Mais l'un des points les plus importants aujourd'hui est de pouvoir être sûr des algorithmes et de ce qu'ils produisent, et, pour cela:

il faut impérativement travailler sur l'explicabilité, en développant des outils de surveillance et d'intelligibilité destinés à expliquer les décisions prises par la machine (p. 8).

Au-delà de cette interview, le Magazine va, ensuite, déployer une série de présentations très pédagogiques pour expliquer ce que l'on entend par l'Intelligence Artificielle et ses développements: ligne du temps de son histoire (pp. 10-13); fonctionnement (pp. 12-15); bibliographie de base (p. 15); géopolitique de l'IA (pp. 16-17); organisation de la recherche en IA en France (pp. 18-19).
Il présente ensuite quelques dossiers thématiques regroupés sous trois aspects de l'IA:
L'IA et moi : comment l'IA affecte ou va affecter de plus en plus la vie privée des personnes surtout dans les domaines de la santé, de la mobilité, du travail, de la vie sociale (pp. 22-39).
L'IA et nous : la vie en société, les communications, le climat, les armées et les robots tueurs, la cybersécurité, la politique, la démocratie, les élections (pp. 40-61).
• L'IA et l'humanité: le jeu, la conscience, la responsabilité et la liberté, l'art, les relations affectives, les émotions, l'immortalité, la religion (Dieu?) (pp. 62-77)
Marc Alizart, philosophe se demande:

“Peut-être dira-t-on, un jour, que Dieu est un Algorithme?” “Qui sait, peut-être un jour dira-t-on que Dieu n'est pas seulement Verbe, mais algorithme… en tout cas, le mot “ordinateur” ne vient pas au hasard du latin Deus Ordinator (Dieu ordonnateur)” (p. 77).

Une dernière section présente les évocations de l'IA à travers des œuvres de fiction, surtout le cinéma depuis Blade Runner (1968) et L'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick (2001) jusqu'aux séries d'aujourd'hui ... où l'on est étonné de ne pas voir figurer Real Humans, la double série suédoise (2013) adaptée et diffusée dans la francophonie en 2013 et 2014! R.-

R.-F. Poswick

3. Vers une responsabilisation sociétale de l'IA?

Nous pensons que la Déclaration de Montréal de 2018 est un document que tous ceux qui s'intéressent à l'impact des recherches (et applications) en Intelligence Artificielle devraient assimiler aujourd'hui afin d'en parfaire la démarche. C'est pourquoi, nous donnons ici copie du Préambule de cette Déclaration dont on peut trouver facilement le texte dans l'Internet.

PRÉAMBULE
Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, il est possible de créer des systèmes autonomes capables d’accomplir des tâches complexes que l’on croyait réservées à l’intelligence naturelle : traiter de grandes quantités d’informations, calculer et prédire, apprendre et adapter ses réponses aux situations changeantes, et reconnaître et classer des objets.
En raison de la nature immatérielle de ces tâches qu’ils réalisent, et par analogie avec l’intelligence humaine, on désigne ces systèmes très divers par le terme général d’intelligence artificielle. L’intelligence artificielle constitue un progrès scientifique et technologique majeur qui peut engendrer des bénéfices sociaux considérables en améliorant les conditions de vie, la santé et la justice, en créant de la richesse, en renforçant la sécurité publique ou en maîtrisant l’impact des activités humaines sur l’environnement et le climat. Les machines intelligentes ne se contentent pas de mieux calculer que les êtres humains, elles peuvent interagir avec les êtres sensibles, leur tenir compagnie et s’occuper d’eux.
Le développement de l’intelligence artificielle présente cependant des défis éthiques et des risques sociaux majeurs. En effet, les machines intelligentes peuvent contraindre les choix des individus et des groupes, abaisser la qualité de vie, bouleverser l’organisation du travail et le marché de l’emploi, influencer la vie politique, entrer en tension avec les droits fondamentaux, exacerber les inégalités économiques et sociales, et affecter les écosystèmes, l’environnement et le climat. Bien qu’il n’y ait pas de progrès scientifique ni de vie sociale sans risque, il appartient aux citoyennes et aux citoyens de déterminer les finalités morales et politiques qui donnent un sens aux risques encourus dans un monde incertain.
Les bénéfices de l’intelligence artificielle seront d’autant plus grands que les risques liés à son déploiement seront faibles. Or le premier danger que présente le développement de l’intelligence artificielle consiste à donner l’illusion que l’on maîtrise l’avenir par le calcul. Réduire la société à des nombres et la gouverner par des procédures algorithmiques est un vieux rêve qui nourrit encore les ambitions humaines. Mais dans les affaires humaines, demain ressemble rarement à aujourd’hui, et les nombres ne disent pas ce qui a une valeur morale, ni ce qui est socialement désirable.
 Les principes de la présente Déclaration sont les directions d’une boussole éthique qui permet d’orienter le développement de l’intelligence artificielle vers des finalités moralement et socialement désirables. Ils offrent aussi un cadre éthique qui permet de promouvoir les droits humains reconnus internationalement dans les domaines concernés par le déploiement de l’intelligence artificielle. Pris dans leur ensemble, les principes formulés posent enfin les bases de la confiance sociale envers les systèmes artificiellement intelligents.
Les principes de la présente Déclaration reposent sur l’idée commune que les êtres humains cherchent à s’épanouir comme êtres sociaux doués de sensations, d’émotions et de pensées, et qu’ils s’efforcent de réaliser leurs potentialités en exerçant librement leurs capacités affectives, morales et intellectuelles. Il incombe aux différents acteurs et décideurs publics et privés, au niveau local, national et international, de s’assurer que le développement et le déploiement de l’intelligence artificielle sont compatibles avec la protection et l’épanouissement des capacités humaines fondamentales. C’est en fonction de cet objectif que les principes proposés doivent être interprétés de manière cohérente, en tenant compte de la spécificité des contextes sociaux, culturels, politiques et juridiques de leur application. ”