La culture de la désinformation

Mai 2022

Faire croire à un message venant réellement d'un être humain alors qu'il s'agit d'une pure création artificielle est au cœur des tromperies à grande échelle que permet la communication informatisée sous toutes ses formes.

 C'était l'idée du “Test de Türing”: si l'humain posant des questions n'arrive plus à distinguer que la réponse vient d'un humain ou d'une machine, c'est que la machine serait aussi intelligente que l'humain (je pourrais donc faire entièrement confiance à la machine… qui ne peut se tromper ou être distraite!!??).

En peaufinant la programmation des algorithmes d'intelligence artificielle jusqu'à leur faire discerner dans un ton de voix ou dans un regard capturés par des caméras l'attitude psychologique du questionneur, on arrive, aujourd'hui, à tromper très largement le questionneur sur la présence ou l'absence d'un humain pour répondre à la question posée. En accumulant les données récoltées (que nous distribuons presque malgré nous grâce à tout ce que nous faisons avec un téléphone “intelligent”, avec une tablette ou dans les réseaux que nous accédons à travers Internet), les robots (bots, chat-bots) peuvent faire croire qu'ils nous envoient des messages vraiment personnalisés. Une méthode qui a déjà été testée à grande échelle dans des campagnes politiques comme celle de Barak Obama, et, surtout, comme celle qui a amené au pouvoir Donald Trump aux États-Unis ou celle qui a fait voter les Anglais en faveur du Brexit!

Ce sont, aujourd'hui, les outils des grands lobbies politico-financiers qui décident à peu près de toutes les orientations industrielles, commerciales, culturelles et sociétales. L'exemple récent du rachat par Elon Musk (créateur, notamment,  de la Tesla) du réseau social Twitter va permettre à ce chevalier conquérant de la nouveauté mondiale d'imposer ses idées, fussent-elles nuisibles à l'humain comme humain et/ou à la planète qui lui permet de vivre (Elon Musk est dans le camp de ceux qui croient – ou veulent croire – dur comme fer, que l'avenir de l'humain est en dehors de la planète Terre)!

Peut-on éviter d'être entraîné dans cette spirale? Ou bien, pour le dire de façon positive: quelles sont les mesures (personnelles et/ou collectives) à prendre pour évoluer, avec la puissance de ces nouvelles médiatisations, dans la direction qui fera grandir l'humain dans l'axe de sa spécificité, du meilleur avenir qu'on peut lui proposer?

J'ai fait l'exercice, il y a 40 ans, pour les évêques européens responsables des médias.
Je fais, dans la Veille culturelle qui suit, l'évaluation de mes propositions 40 ans après!
Je serais tenté de dire que le bilan est très réservé (c'est ce que les médecins disent à la famille d'un moribond!)!

Et je n'ai pas encore rencontré le geek, le hacker, le “saint”, le groupe d'humbles intelligents, qui seraient tentés de consacrer leur vie à la recherche de ces voies nouvelles!

Je reste cependant ouvert à l'espérance, car j'ai expérimenté que l'on peut faire du nouveau vraiment humain dans les domaines des TIC pour porter plus loin un message de salut pour l'humanité!