Le débat démocratique autour du numérique
Mars 2022
Comme il ressort des ouvrages analysés dans la Veille technologique, la planète est de plus en plus gouvernée par un petit nombre de gestionnaires de la finance internationale qui ont mis le “ profit maximum ” comme but pratiquement unique d'une gestion qu'ils justifient par les rendements en faveur de ceux qui détiennent les actions qu'ils gèrent!
Cette situation peut se résumer en 7 points (que l'on retrouvera plus loin dans leur contexte):
1° Depuis l'abandon, en 1971, des accords de Bretton Woods (1944) qui liaient les finances à un étalon-or, y préférant des taux de change flottants et négociés, la finance internationale s'est détachée progressivement de l'économie réelle (production, innovation, service, etc).
2° Cette finance est puissamment liée à des accords entre les États-Unis et l'Arabie Saoudite (membre majoritaire de l'OPEP) pour des payements du pétrole uniquement en dollars américains (les pétro-dollars).
3° Cette finance a, de plus en plus, été dirigée par des professionnels, (parmi lesquels les Fonds de Pension américains seraient majoritaires); des professionnels qui exigent un rendement maximum et au plus court terme pour leurs actionnaires, faisant ainsi pression sur toutes les activités “financées” et donc: tout type d'investissement.
4° Cette pression des gestionnaires financiers oblige l'industrie, la recherche et même les services à baisser sans cesse les coûts des matières premières (venant souvent des pays émergents) ainsi que les coûts du travail.
5° Cette pression est accentuée par l'extension rapide du numérique (et donc de la robotisation) qui écarte du travail les masses humaines non-spécialisées et qui limite les salaires et charges sociales.
6° Enfin, cet “argent fou” est de plus en plus géré, au-delà des “professionnels” cités plus haut, et en concurrence avec eux, par les développements esclavagistes des GAFAM (Google, Alibaba, Facebook, Apple, Microsoft) et des BATHX (Baïdu, Alibaba, Tencent, Huawei, Xiaomi).
7° Les dirigeants industriels et les
États n'ont plus beaucoup de moyens (sauf
régimes très autoritaires?) pour résister
aux puissants lobbies planétaires de ceux
qui sont à la manœuvre de la finance et du
commerce et qui se jouent de tous les
traités et lois (tant nationaux
qu'internationaux).
Devant cette
situation le citoyen est très démuni,
d'autant que le système “démocratique”
dans lequel vivent (avec plus ou moins de
succès) une majorité de pays sur la planète,
montre lui-même ses faiblesses, faiblesses
qui sont accentuées par les pressions
médiatiques d'un monde dominé par une
téléphonie puissante et omniprésente!
Quelles seraient les voies pour une
“nouvelle démocratie”?
Je verrais
personnellement une issue dans le
rétablissement ou le renforcement d'une
démocratie de proximité (quelques
“communes” avec une vraie autonomie
décisionnelle – et donc financière – par
rapport à d'autres niveaux décisionnels)!
Mais cela comporte également ses grandes
limites dans une société planétaire qui doit
pouvoir également prendre des décisions à
très grande échelle (climat, migrations,
santé publique, et autres).
C'est le
moment de “rentrer en soi-même” pour
développer l'authentique humain qui est fait
de conscience, d'intuition, de créativité …
et, finalement de foi et d'espérance qui
sont à la source de toute action inspirée
par l'amour!