Connaissance et Compréhension, Science et Intelligence

Février 2021

Les “pauvres en esprit” (ptôchoï tô pneumati, en grec) des Béatitudes proclamées par Jésus de Nazareth dans son célèbre discours-programme rapporté au chapitre 5 de l'évangile de Matthieu, ne sont certainement pas des ignorants volontaires, ni des idiots béats refusant de s'intéresser à toute la création dans laquelle ils ont pris progressivement conscience de se trouver. Les limites-même de l'intelligence humaine sont probablement le lieu où peut se dévoiler la plénitude du bonheur humain, le savoir le plus authentique: une vraie Béatitude!

La conscience ne suffit pas. Il faut aussi vouloir connaître (et, dans ce mot et cette attitude, il y a la double volonté d'être participant – con- – et d'évoluer, de sortir vers autre chose – naître –). Mais cela ne suffit pas encore pour celui qui entend épanouir toutes les ressources auxquelles il a accès en lui-même et autour de lui: il lui faut encore tenter de comprendre! Et, cette fois, il s'agit d'une action vers la réalité, l'environnement, l'autre. Et là, de nombreux outils ont été développés par notre race d'homo sapiens depuis les siècles de sa prise de conscience et de ses divers développements tout autour de notre petite planète! Calcul, écriture, logique, raisonnement ... mais également “esprit de finesse” ou “bon sens” ou “empathie”.

C'est en ce sens que j'ai cherché à m'intéresser à la réflexion actuelle sur le discours scientifique. Et j'y ai découvert l'importance donnée à la “mécanique quantique”… le discours scientifique le plus pointu à ce jour et dont les chercheurs attendent beaucoup pour l'évolution des développements humains sur la planète.

Qu'est-ce que la “mécanique quantique”? On va d'abord regarder dans un dictionnaire de la langue française comme le Grand Larousse Encyclopédique au mot “Quantique”. Et l'on apprend que c'est un adjectif relatif aux Quanta… et que l'on y parle de Nombres quantiques qui sont un “ensemble de quatre nombres qui définissent les caractères de chacun des électrons planétaires d'un atome”. Et que “Les nombres quantiques sont: le nombre quantique principal n, qui est un nombre entier et qui définit la couche à laquelle appartient l'électron (1 pour la couche K, 2 pour L, etc); le nombre quantique secondaire ou azimutal l, lié à la quantité de mouvement de l'électron, qui, pour une couche u, peut prendre toutes les valeurs entières comprises entre 0 et n-1; le nombre quantique magnétique m, qui précise le comportement de l'électron soumis à un champ magnétique, et peut prendre des valeurs entières comprises entre +l et -l; enfin le nombre de rotation ou spin, donnant le moment cinétique de l'électron, dont la valeur peut être +1/2 ou -1/2. Ces quatre nombres ne peuvent pas être simultanément égaux pour deux électrons d'un même atome (principe d'exclusion de Pauli).”. Et le même Dictionnaire décrit à l'article Quanta, l'histoire de la recherche en ce domaine en concluant: “Il résulte de ce qui précède que la connaissance des phénomènes ne peut être à la fois exacte et complète; l'introduction du discontinu en mécanique a substitué au déterminisme absolu de la physique classique, qui ne permet de calculer que des probabilités, la probabilité qu'a, par exemple, un électron d'être à tel instant en tel lieu plutôt qu'en un tel autre”- “La mesure nous renseigne donc sur ce qui se passe après la perturbation, et non sur ce qui se serait passé sans notre intervention”.

Nous le verrons de façon plus détaillée dans la Veille technologique.

La Veille culturelle nous résumera l'état actuel de la réflexion philosophique et scientifique. Mais également les relations possibles avec une vision théologique du monde. C'est de l'importance donnée actuellement à la mécanique quantique comme base de la réflexion scientifique actuelle qu'est venue l'idée de la présente livraison d'Interface-2020/21.

Et, pour exprimer ma propre vision, j'ai été heureux de présenter dans la Veille spirituelle une série d'extraits des Pensées de Blaise Pascal. Esprit scientifique s'il en est, inventeur de la première machine à calculer, il réfléchit selon toutes les dimensions de l'humain... et le bain spirituel dans lequel baigne toute sa pensée donne à celle-ci ce caractère aimable et auto-critique dans lequel, personnellement, je reconnais un “pauvre en esprit” selon les Béatitudes!

L'extrait du vieux Livre de la Sagesse qui termine ce numéro rappellera cette matrice de toute intelligence!