Il est temps pour l'humanité de réfléchir et d'agir sur le long terme
Septembre 2020
L'Anthropocène
Traduisez : l'ère de l'humanité ou de l'homme! C'est une ère géologique qui succède à l'Holocène commencée il y a 10.000 ans, laquelle succédait, elle-même, au Pléistocène (4 Millions d'années) qui correspond, pour ceux qui étudient les origines de l'humain sur notre planète, au paléolithique, avec une apparition de l'homo sapiens il y a 40.000 ans et de premiers humanoïdes depuis 2 ou 3 millions d'années.
Ce terme d'Anthropocène est désormais adopté assez largement par la communauté scientifique, même si, contrairement à l'affirmation de Jan Zalaziewicz (Atlas de l'Anthropocène, Paris, SciencesPo Presses, novembre 2019, ISBN 978-2-7246-2415-1, p.7), cette appellation remonte, semble-t-il, d'une part, pour la formulation à Pavlov (en 1922) et, pour l'idée liée à une vision de l'évolution de notre planète, à la noosphère (par distinction d'avec la biosphère), proposée par Pierre Teilhard de Chardin et son collègue Vladimir Vernadski venu parler à Paris en 1922. Le terme a été popularisé en 1995 par le climatologue néerlandais, Paul Joseph Crutzen, prix Nobel.
La publication en cours d'une Encyclopédie de l'Anthropocène (également par SciencePo à Paris, 2020) confirme l'intérêt de cette vision.
Cette prise de conscience d'une nouvelle ère géologique a été très accélérée par le Rapport du Club de Rome en 1972 attirant l'attention du monde sur les limites de la croissance dans un monde fini. Un thème largement repris dans l'encyclique du pape François Laudato Sì (18 juin 2015).
Il est probablement grand temps que l'humanité – et pourquoi pas les chrétiens, “ âme du monde ” selon la Lettre à Diognète (début du 3e siècle) pour en être les champions ? – se prenne en main pour affronter la coordination d'une humanité planétairement solidaire, interconnectée et vraiment responsable de son avenir enraciné dans la planète Terre!