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Maison des Écritures
L'Afrique et la Bible
Exposition du 23 octobre au 12 décembre 2008
En organisant sa 7e Assemblée plénière en Tanzanie (Dar-es-Salaam) du 27 juin au 3 juillet 2008, la Fédération Biblique Catholique (FBC) a voulu attirer l'attention sur les besoins et les ressources de l'Afrique en matière de diffusion de la Parole de Dieu.
La Maison des Écritures (Maredsous), membre de la FBC, veut relayer ce souci et attitrer à son tour l'attention de tous sur la signification et l'apport de l'Afrique à l'Histoire du Salut de l'Humanité telle qu'elle nous est communiquée à travers les Écritures et les Communautés de foi qui les ont créées et les portent aujourd'hui pour qu'advienne la présence universelle (le règne) du Dieu de Jésus Christ, son Esprit d'amour.
Pour aider à une réflexion sur l'apport de l'Afrique à la diffusion de la Parole de Dieu, la Maison des Écritures présente, du 23 octobre au 12 décembre, une exposition qui tentera de mettre en lumière les points suivants:
1. L'Afrique, bassin de l'humanité et matrice du
Peuple de Dieu
À des milliers d'années de distance, l'Afrique a été successivement
le bassin de l'humanité et, ensuite, le creuset dans lequel le
Peuple de Dieu a pris conscience de son appel.
Le Musée National de Tanzanie se glorifie de posséder le crâne d'un
des plus vieux spécimen d'humanoïdes. De nombreux chercheurs pensent
que l'humanité a pu se développer à partir de l'Afrique de l'Est
pour se répandre ensuite vers les autres continents.
La civilisation égyptienne naîtra vers 3.000 avant Jésus-Christ
quand le roi Narmer unifiera les territoires du Haut et du Bas Nil.
Et, dès cette époque, on trouve des traces de relations de l'Égypte
avec ce qui deviendra la Palestine.
Suite à la bataille de Megiddo (1483 avant Jésus-Christ), une
place-forte cananéenne à l'Est du Mont Carmel, l'Égypte sera la
puissance dominante dans le Moyen-Orient. C'est dans ce cadre qu'il
faut situer probablement la descente des Hébreux nomades en Égypte,
leur développement, leur esclavage, et puis leur Exode ou Sortie
d'Égypte à travers les sables mouvants de la Mer Rouge, deux siècles
plus tard (sous le règne de Ramsès II, 1290-1224 avant
Jésus-Christ?). Là commence vraiment l'histoire du Peuple de Dieu:
nomadisme dans la presqu'île du Sinaïe, don de la Loi (Torah) à
Moïse au Sinaïe, conquête progressive du 'Pays de Canaan'.
Mais la grande civilisation égyptienne marquera à jamais celle des
Hébreux. Leurs écrits et leurs usages seront parfois inspirés
d'oeuvres égyptiennes comme le Livre des Morts. Les relations
continueront d'ailleurs d'exister entre la Palestine et l'Égypte
voisine. Les Pharaons 'noirs' (747-656 avant Jésus-Christ),
c'est-à-dire originaire du Haut-Nil (Nubie, Soudan, Éthiopie),
auront à faire avec les royaumes du Croissant fertile.
Certains des Juifs dispersés au moment de l'Exil ou plus tard, iront
se réfugier en Égypte. Et c'est là que la première traduction de la
Bible (en grec) verra le jour.
La Septante (LXX): première traduction de la Bible, faite à
Alexandrie (en Égypte).
La première traduction d'une grande partie de la Bible juive a été
réalisée à Alexandrie, en Égypte, au cours du règne de Ptolémée II
Philadelphe (285-246 avant Jésus-Christ).
Probablement que ce fut d'abord toute la Loi (Torah) de Moïse qui,
selon la tradition, fut le fruit du travail de 70 rabbins d'Israël.
En tout cas, dès la fin du 2ième siècle avant Jésus-Christ, le
petit-fils de Sirac le Sage (auteur du livre deutérocanonique de
l'Ecclésiastique) qui traduit en grec l'œuvre de son grand-père,
signale l'existence d'une traduction grecque de la Loi, des
Prophètes et des Écrits, c'est-à-dire, les trois parties de la Bible
juive.
2. Judaïsme et Christianisme en Afrique Noire
Les traces du Judaïsme en Afrique noire suivent l'évolution de
l'Égypte des Pharaons. Non seulement on les trouve dans le delta du
Nil (Alexandrie), mais des communautés se créeront jusqu'en
Éthiopie.
Les FALASHAS, qui se nomment eux-mêmes 'Beta Israel' (maison
d'Israël) sont les descendants de ces communautés au nord du lac
Tana.
Les Églises chrétiennes d'Éthiopie se revendiquent d'une origine qui
les rattache directement à la prédication de l'Apôtre Philippe qui
baptisa l'eunuque de la reine d'Éthiopie (Actes des Apôtres,
8,26-40).
Les COPTES dont le nom dérive directement du grec aiguptos
(égyptien), sont issus des Juifs convertis dès le premier siècle du
Christianisme: le siège patriarcal d'Alexandrie, dont le titulaire
porte le titre de pape, fait remonter son origine à l'évangéliste
saint Marc.
3. L'épanouissement du Christianisme en Afrique du
Nord: S. Cyprien et S. Augustin.
Comme partout dans l'empire romain, les Chrétiens se répandent dans
les riches provinces romaines d'Afrique du Nord dès le 1er siècle.
À l'époque de S. Cyprien, évêque en 249 et martyre en 258, il y
avait plus de 100 évêchés en Afrique du Nord. Ses œuvres
théologiques ont fait autorité dans la chrétienté. Dans l'étagère
annexée, on présente une édition de ses œuvres réalisée par Erasme
de Rotterdam et imprimée chez Frobenius à Bâle en 1555.
Mais le plus grand théologien de l'Église chrétienne de l'antiquité
est sans conteste S. Augustin, évêque d'Hippone (354-430). Né à
Tagaste, dans la province romaine de Numidie (Afrique du Nord) d'une
mère chrétienne (Sainte Monique) et d'un père païen, il étudie à
Carthage (actuelle Tunisie), puis à Rome et à Milan. Converti par S.
Ambroise, évêque de Milan, il est baptisé par lui à Pâques de 387.
Cette année-là, sa mère, Monique, meurt à Ostie et Augustin retourne
à Tagaste où il crée une communauté à laquelle il donne une règle de
vie: La Règle de S. Augustin. Élu par la communauté d'Hippone comme
prêtre pour assister l'évêque du lieu, il lui succède comme évêque
en 396.
Son œuvre écrite est monumentale – en témoignent les 33 volumes
exposés dans l'étagère. Mais ses écrits ont surtout eu une influence
considérable sur toute la chrétienté d'Occident, y compris le
Protestantisme (Luther, le Réformateur, n'était-il pas moine
augustinien?).
Parmi ses œuvres les plus connues, on peut trouver ses Confessions
ou La Cité de Dieu.
S. Augustin est souvent représenté avec un cœur enflammé à la main,
symbole de l'ardeur de sa foi chrétienne.
4. L'Afrique aux 1000 et 1 langages
Les cartes présentées reflètent l'état des traductions de la Bible
(au moins un Évangile) en 1988. Depuis lors des traducteurs
appartenant à l'Église catholique ou travaillant pour l'Alliance
biblique Universelle (ABU – United Bible Societies/UBS) ou la
Wycliff Bible Society, ont encore augmenté le nombre de langages
dans lesquels une Bible, un Nouveau Testament, le livre des Psaumes
ou les Évangiles ont été traduits.
Sur les cartes ici présentées, les dates marquées en rouge sont
celles de la plus ancienne traduction catholique d'un texte biblique
d'après le minutieux catalogue dressé par Piet Rijks, A Guide to
Catholic Bible Translations, Vol. 2, Africa, Fédération Biblique
Catholique, Stuttgart, 1988, 583 pages. La liste complète des
langages ayant reçu une traduction catholique de la Bible, ajoute
une série de noms de langages que ne comporte pas la liste imprimée
sur les cartes.
Ces listes de langages africains imprimés sur les cartes
représentent les langages dans lesquels une traduction a été faite
sous l'égide de l'Alliance Biblique Universelle (ABU/UBS) jusqu'en
1988. Voir: Scripture of the World, 1988, United Bible Societies,
1989, 146 pages.
Pour la présente exposition, on a conservé les noms des pays
d'Afrique tels qu'ils étaient en 1988 afin d'utiliser les cartes
dressées par les ABU/UBS dans le recueil cité ci-dessus.
En 1988, la traduction d'une Bible complète n'existait que dans 119
langages africains et 195 autres possédaient une traduction du
Nouveau Testament. En 2007, la Bible complète existe en 163 langages
africains et le Nouveau Testament dans 322 langages.
Après le Concile Vatican II, les passages de la Bible utilisés pour
la célébration de la messe, ont été très largement traduits par les
catholiques dans le cadre d'une célébration “dans la langue des
fidèles”.
Au-delà des très anciennes traductions de la Bible en Éthiopie et en
Égypte, les premières traductions massives de la Bible dans les
langages de l'Afrique datent toutes de la seconde moitié du 19ième
siècle.
5. L'apostolat biblique en Afrique: Verbum Bible,
l'Institut de LUMKO
L'apostolat biblique en Afrique a pris de très nombreuses formes. On
en trouvera des traces dans les diverses brochures exposées. Mais
deux approches se sont répandues plus largement.
LUMKO
Initiée par V. Hirmer (aujourd'hui évêque), à Lumko près de
Johannesburg en Afrique du Sud, cette méthode africaine de
méditation de la Bible propose à des gens simples le partage de la
Parole de Dieu en la mettant en relation avec les réalités de la vie
dans leur environnement concret. Elle est destinée à favoriser
l'échange communautaire autour de la Parole de Dieu dans des petits
groupes de types familiaux de 4 à 8 personnes.
Le parcours le plus connu et le plus utilisé dans les communautés de
base en Afrique est la méthode des sept étapes : 1 à 4: se mettre
devant Dieu dans une attitude d'écoute de sa Parole; 5: les
participants partagent leur expérience de la foi; 6: on confronte la
vie concrète des participants à ce que l'on a entendu dans la Parole
de dieu; 7: chacun termine par une prière nourrie à tout ce qui
s'est partagé. Lumko Institute, P.O. Box 50.58 – 1403 Delmenville,
Afrique du Sud courriel: lumko@global.co.za
VERBUM BIBLE
Créée le 15 janvier 1982 à Kinshasa (Congo, ex-Zaïre) dans l'esprit
de la Constitution conciliaire de Vatican II sur Parole de Dieu, la
maison d'édition Verbum Bible a été créée par la Société du Verbe
Divin (SVD).
Cette maison d'édition 'en Afrique et pour l'Afrique', publie depuis
lors des Bibles répondant aux critères de l'Église catholique
(traduction adaptée, notes doctrinales et pastorales).ainsi qu'un
large éventail de moyens d'accès à la Bible: commentaires, catéchèse
biblique, prédications, livrets de spiritualité biblique, etc.
Ses productions atteignent 25 des 55 pays d'Afrique. C'est elle qui
produit, notamment, des exemplaires de la Bible en Tshiluba, en
Swahili et en Lingala et les distribue à des millions d'exemplaires.
6. 7e Assemblée Plénière de la Fédération Biblique
Catholique (FBC), Dar-es-Salaam (Tanzanie), 25 juin-3 juillet 2008
Le Frère Ferdinand Poswick (Maison des Écritures, Maredsous, membre
de la FBC) explique le poster Fils d'Abraham et l'action
d'Informatique et Bible à deux évêques africains.
Le Frère Ferdinand Poswick entre Monseigneur Praglia, président de
la FBC, et l'archevêque Onayeikan du Nigéria.
7. Une vision africaine des récits bibliques à
travers une superbe collection de Posters Bibliques Africains
réalisés par Samuel Ajak Bullen
Samuel Ajak Bullen est un Dinka du Soudan du Sud. Il est né en 1959.
Il attribue sa réussite comme artiste à son oncle et mentor Bushara
Assad, qui l'aida à développer son talent et lui fut une source
continuelle d'inspiration et d'encouragement. Samuel s'inscrivit
dans un École d'art au Soudan pour développer ses capacités. Mais, à
cause de la guerre, il dut fuir le Soudan et ne put avoir son
diplôme. En 1993, il avait fui au camp de réfugié de Kakuma au
Kenya. Un peu plus tard, il parti pour Nairobi où il rencontra le
Père Andrew Wheeler qui le fit entrer aux Éditions Paulines pour
l'Afrique. Il fut ravi qu'on lui propose d'exprimer sa compréhension
de Dieu et de la Bible au travers d'une série de Posters. Il dit:
“Je suis enchanté de pouvoir exprimer librement mon amour de Dieu
par l'art et d'aider ainsi d'autres personnes à mieux comprendre la
Bible. Je suis très reconnaissant pour cette opportunité qui m'a été
donnée”.
Samuel Ajak est marié et a cinq enfants.
L'équipe de réalisation de cette série de 62 Posters est également
composée de Manolito Copuz, l'illustrateur de la Bible Africaine
(The African Bible) présentée ici sur un tambour de gala congolais.
D'autres collaborateurs ont également aidés à cette réalisation: le
P. Aelred Lacomara, le P. Joseph G. Healey, Mr Peter Onyango-Ajus.
La mise en page et la photocomposition sont l'œuvre de Mbuvi
Mwangangi, qui travaille pour les Éditions Paulines d'Afrique depuis
2002.
Les Posters présentés ici (une trentaine) ont été sélectionnés en
fonction de leur représentativité de toute la série.
Référence bibliographique: African Posters to Teach the Bible, Guide
Book (135 pages) + 62 Posters, Paulines Publications Africa, 2005
(2e édition) – Daughters of St Paul, P.O. Box 49026, 00100 Nairobi
GPO (Kenya).
8. Objets d'art et musiques d'Afrique.
L'exposition se tient à la Maison des Écritures du
23 octobre au 12 décembre 2008.
Elle est ouverte tous les jours de 14h30 à 17h30.
Entrée libre: participation aux frais laissée à l'appréciation des
visiteurs.
Possibilité d'une visite commentée (éventuellement à des heures
autres que celles d'ouverture quotidienne annoncées): réserver à
l'avance au +32(0)82.699647; durée de la visite commentée: 1h30;
participation financière pour la visite commentée: 25 €uros