Interface n° 70 Septembre 1998
● Éditorial : L'Église et le sport
● Pastorale biblique et supports électroniques R.-F. Poswick
● OCIC-UNDA fusionnent
● Créativité dans la Médiasphère J. Dessaucy
● Journées d'Études: les nouvelles technologies C. Lee et R.-F. Poswick
● Portrait de bibliste: Joseph Ponthot G. Lurquin
● Une session sur Internet à Louvain-la-Neuve
● Chasser les âmes en surfant (...sur le Net) R.-F. Poswick
● ETHERELLI: 3000 bibliothèques religieuses pour mieux vous servir A. Tourneux
● Voyages bibliques: Pierre à Rome J. Siat
● Léo Bonneville, soixante-dix ans au service du cinéma et de l'audiovisuel
R.-F. Poswick
News Séminaire Multimédia et Catéchèse |
Éditorial L'Église et le sport Les mois de vacances ont été, particulièrement cette année, ceux des compétitions sportives. Tennis, cyclisme et surtout le football dans sa version mondiale et quadriannuelle ont rassemblé des millions de gens, en direct sur les stades et sur les routes, virtuellement devant leurs écrans de télévision, chez soi ou sur les places publiques. Un même objet d'intérêt, une même chaleureuse passion, un même plaisir simple a créé ces grandes assemblées baroques mobilisatrices d'enthousiasme, de confrontation et de performances pour un enjeu qui ne changera strictement rien à la vie d'un chacun, ni au cours du monde. L'engouement pour ces fêtes “où le monde joue” et où l'homme se surpasse n'est pas futile, même si l'organisation de tels spectacles barnumesques s'entache trop souvent de malversations, de marchés malodorants et si certaines performances dégénèrent en gestes d'irréflexion et de violence. Par ailleurs, on ne peut que regretter le recours – assez systématique semble-t-il - aux produits dopants qui viennent hypothéquer ces performances. L'Église ne peut rester indifférente devant ces joutes; elle doit se sentir chez elle au cœur de toute fête, où il y a – rappelle le pape Jean-Paul II – joie de vivre, fraternité et solidarité. S'il y a dans le sport excès de technicité et de professionnalisme, il peut en être racheté par sa capacité à nouer des liens de communion avec autrui, à favoriser le dialogue des uns avec les autres. La vie chrétienne n'est-elle pas aussi “sport d'équipe”. Malheur à celui qui joue trop personnel!” Le Catéchisme de l'Église catholique rappelle avec force ces quelques préceptes: “Si la morale appelle au respect de la vie corporelle, elle ne fait pas de celle-ci une valeur absolue. Elle s'insurge contre une conception néo-païenne qui tend à promouvoir le culte du corps, à tout lui sacrifier, à idolâtrer la perfection physique et la réussite sportive... Les chrétiens veilleront, avec tempérance et charité, à éviter les excès et les violences engendrées parfois par les loisirs de masse…”. L'Église ne peut se contenter, déclarent les Évêques de Belgique, des limites où elle se trouve dans sa marche. Oui, il est temps d'oser être attentifs à toutes ces valeurs qui ne sont pas spécifiquement chrétiennes et que détiennent d'autres religions, d'autres cultures. Ces immenses assemblées (le furent aussi les Journées Mondiales de la Jeunesse) feront un jour tomber toutes les frontières territoriales. “On peut être, écrit Jacques Attali, de plusieurs pays ou de plus d'une ville à la fois grâce au nomadisme. Peut surgir d'elles l'espérance d'une solidarité, d'une fraternité, plus vraie, plus authentique.” G. Lurquin |