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Synode des évêques sur le Moyen-Orient
Pour se donner une idée équilibrée du problème majeur de l'émigration des
chrétiens, il faut lire l'article du Professeur Christian Cannuyer paru dans
Témoignage Chrétien n° 3412 du 30 septembre 2010. Les émigrés, qui ont été
victimes ou qui ont vu autour d'eux de très injustes violences, ont tendance à
noircir encore l'image de la vie dans leur pays d'origine. Cela n'enlève pas
l'odieux des persécutions, mais évite de démoniser dans tous les cas l'Islam.
Par ailleurs, on oublie que si la proportion des chrétiens au Moyen-Orient
diminue dramatiquement, leur nombre absolu est passé, en un siècle, d'environ 2
millions à près de 12 millions. Mais la racine des maux se trouve dans
l'instabilité politique et économique.
Et, dans le contexte du Synode proprement dit, il y a lieu de souligner la
présence et la prise de parole de Mr Muhamad al-Sammak, conseiller du Mufti du
Liban - certainement une grande première dans une assemblée consultative
chrétienne d'aussi haut niveau. On peut retenir ce qu'il disait: "Ma théorie sur
le dialogue est la suivante: dialoguer c'est avoir l'art de trouver la vérité
dans l'opinion de l'autre. Je ne détiens pas la vérité. Déjà le fait de
commencer à dialoguer avec l'autre signifie que j'admets ne pas avoir le
monopole de la vérité, mais que je suis à la recherche de la vérité. Cela
signifie aussi que je pourrais la trouver dans l'opinion et le point de vue de
l'autre, si bien que je respecte l'autre et que je respecte son point de vue. Un
tel concept du dialogue construit des ponts de réciprocité et se distingue par
le respect mutuel".
Ora & Labora: une session sur la prière et le travail à Maredsous
Du 28 au 30 janvier 2011, s'est tenue à l'hôtellerie de l'abbaye une session sur
le thème "Prier et travailler solidairement: comment organiser sa vie dans le
monde actuel avec l'expérience bénédictine". Plusieurs membres de la communauté
(Les Pères Nicolas, Maurice, Christian, Ferdinand, Luc, Claude, Jean-Daniel) ont
participé à l'animation de même que des laïcs, proches de Maredsous: Bernard
Crespin (ancien Préfet du Collège et ancien Président du Conseil Interdiocésain
des Laïcs); Alain Lejeune (Oblat de Maredsous et membre de l'Académie
Pontificale pour la Vie), Thierry Kervin (membre d'une Fraternité laïque liée à
Maredsous et Curé-doyen retraité de Bruxelles).
Rotary de Charleroi: compte en banque ou compte en Dieu?
Le Club rotarien qui invitait le Fr. R-Ferdinand à parler en soirée le 31
janvier 2011 est le plus ancien club de Charleroi. Le fr. Ferdinand y avait déjà
parlé plusieurs fois jadis. Cette fois il avait proposé d'aborder le thème de
"L'économie et l'argent dans la tradition biblique et évangélique"
Il faut d'abord montrer comment les hébreux, (puis le juifs qu'ils sont
devenus), ont accumulé les savoirs économiques et financiers hérités de
l'Assyrie, de l'empire hittite, des caravaniers marchands d'Arabie et de la
longue tradition de gestion pharaonique d'Égypte. Il faut ensuite démythiser la
vision d'un Jésus avec des disciples pauvres et misérables: ils sont tous des
"indépendants", des hommes libres, des entrepreneurs avec des relations avec les
pouvoirs locaux, même si leur mouvement est de quitter un certain mode de vie et
de confort pour la mission à laquelle ils sont appelés. Ils connaissent tous
(notamment Jésus et Paul) les pratiques commerciales et financières de leur
temps et les utilisent pour illustrer leurs propos et décrire l'"admirable
commerce" que l'humain est invité à mettre en oeuvre dans sa relation avec le
Dieu de Jésus!
De très nombreuses questions suivront l'exposé.
La Résurrection: une exposition
La Maison des Écritures propose d'Avril à Juillet 2011 une réflexion sur la
Résurrection à partir d'illustrations venant de l'histoire de l'art sur ce sujet
et de quelques pièces prêtée par des artistes ou venant de l'abbaye de
Maredsous.
Miryam Tamisier Juste, professeur d'histoire de l'art, et Jean Roulin, orfèvre
et théologien, ont collaboré à la conception de cette exposition qui sera
accessible à toutes les heures ouvrables et le week-end, sur demande (tél.
32(0)82.699647; fax 32(0)82.223269.
La Résurrection n'est-elle pas l'irruption d'une Parole divine qui vient rompre
les temps cycliques d'un humain encore proche des rythmes agraires et dont
procède l'idée de réincarnation?
La Résurrection n'est-elle pas une "nouvelle création" par laquelle le Dieu de
Jésus associe cette humanité à son oeuvre créatrice, comme il semble l'avoir
projeté dès l'origine de la création?
La "flèche du temps" – une notion dont un savant comme Ylia Prigogine a montré
qu'elle était indispensable à la compréhension scientifique des phénomènes
physiques et donc de l'univers – n'indique-t-elle pas cette dynamique de
création qui débouche dans la résurrection?
Comment se représenter cette mise à l'échelle divine de nos connaissances et
sensations, de nos expériences du temps et de l'espace, de notre unicité
personnelle?
Toutes ces questions sont posées. Seul la présence "du" ressuscité pourrait y
répondre, elle qui fut l'expérience décisive des disciples de Jésus, toujours
actuelle au cœur de la foi des chrétiens.
Christianisme de résurrection
Nous avons reçu de nombreux témoignages de l'intérêt porté aux réflexions
proposées dans Interface en faveur d'un "christianisme de résurrection". Parmi
elles, celle d'Anne Libbrechr Gourdet prolonge bien cette réflextion sur base
d'une expérience de Vie.
Le fichier catalographique de la Bibliothèque de Maredsous en ligne
Depuis le 15 décembre 2010, on peut accéder "en ligne" (www.knowhowsphere.net)
à la Base de données créée pour la Bibliothèque de Maredsous par Informatique et
Bible.
Toutes les fiches (environ 220.000), manuscrites ou dactylographiées, du
catalogue de cette Bibliothèque en cours de catalogage rétrospectif, ont été
scannées et formatées en vue d'une recherche rapide à travers le moteur de
recherche knowhowsphere d'Informatique & Bible.
Cela doit permettre à ceux qui veulent consulter la bibliothèque de Maredsous de
vérifier si un titre est disponible sans devoir venir jusqu'à Maredsous, voire
de le demander en prêt pour courrier électronique en transmettant au
bibliothécaire l'image de la fiche. Cette présentation porte tant sur les livres
que sur les périodiques disponibles, et cela en attendant que la totalité du
catalogage rétrospectif puisse être réalisée. Cette présentation à l'écran, par
lot d'une centaine de fiches, est d'une grande simplicité et bien plus maniable
que l'accès physique au fichier cartes qui, un jour ou l'autre, puisqu'il est
"gelé" depuis la fin de 2007, pourra être relégué au musée ou aux archives de la
Bibliothèque.
Une Banque de données historique et familiale: l'œuvre de Guy Poswick
Au 4 janvier 2011, Informatique & Bible a pu mettre en ligne (www.knowhowsphere.net)
une Base de données associée au moteur de recherche knowhowsphere qui reprend
tout le manuscrit de plus de 500 pages de l'Histoire Biographique et
Généalogique de la famille Poswick (1486-1936), réalisée en 1936, en trois
exemplaires manuscrits, par Guy Poswick. Ce travail donne accès à toutes les
pages de ce manuscrit, aux portraits connus de certains personnages ainsi qu'à
une recherche sur les noms des Poswick mentionnés et de leurs plus proches
alliés.
Technologies: autant d'avancées que de questionnements
Pour chaque numéro d'Interface on pourrait glaner des sujets d'étonnement, de
mécontentement ou d'admiration en direction de la progression incessante des
médias fondés sur l'écriture électronique. Nous en avons pointés quelque-uns à
propos de l'iPad, de GoogleBooks et de l'Europe, de Gallica, des "call centers",
et des nouveautés sur lesquelles se précipite l'Église!
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Éditorial
À l'image et à la ressemblance de qui?
Vers une recomposition du cerveau humain ou vers une
désintégration intellectuelle?
Trois "titres" qu'il faudrait développer: "Ne laissons
pas la technologie nous ramollir les neurones" (un texte de Jaron Lenier dans
The New York Time); "De la nostalgie des belles écritures" (un texte d'Andrea
Gordon dans le Toronto Star); et "Les e-mails nous rendent fous" (un texte de
Dé. L. dans 7sur7).
Ils ont été publiés dans divers journaux ou magazines
récents par des observateurs qualifiés.
Tous les trois dressent un constat alarmant si pas
alarmiste: ce sont nos neurones cérébraux qui sont directement touchés, d'une
façon ou d'une autre, par les manipulations que nous faisons de tous les types
de supports utilisants l'écriture électronique. Et, personne, à ce jour, ne
mesure exactement ce que cela provoque dans l'organisation du cerveau de la
génération qui monte: "les gamins sont des virtuoses du texto: leurs doigts
volent sur le clavier comme ceux de Rachmaninov sur le piano. Mais donnez-leur
un stylo, et ils écriront en script [c'est-à-dire en traçant des lettres hachées
dont le tracé imite maladroitement celui des caractères typographiques]" et, en
2006, "pour la dissertation des examens de terminale (des lycéens américains),
sur 1,5 millions de copies, 85% étaient écrites en script". Les professeurs
n'osent plus imposer l'écriture cursive qu'ils ne savent d'ailleurs plus
enseigner. Mais des psychiâtres, spécialistes en neuroplasticité (modelage de
nos systèmes de neurones) s'inquiètent, ils craignent que "la disparition de la
cursive n'aille de pair avec celle des aptitudes cognitives que l'écriture
manuscrite, et particulièrement la cursive rapide, aide à acquérir… si les
enfants n'apprennent pas ces mouvements, leur cerveau se développera d'une façon
différente, à laquelle personne n'a vraiment réfléchi".
Eric Schmidt, le PDG de Google – même lui qui est à la
source de beaucoup de ces phénomènes et les amplifie par les applications de sa
firme! - dit aussi son inquiétude: "Je crains que l'interruption permanente, la
rapidité foudroyante de l'information – et en particulier des informations
stressantes – affectent notre pensée profonde" et l'on ajoute que l'abondance de
l'information "entrave la compréhension, empêche la formation de souvenirs et
rend l'apprentissage plus difficile. Quand nous prenons connaissance de trop de
données en même temps, nous faisons sauter les liens. Nous souffrons de ce que
les scientifiques appellent une surcharge cognitive du cerveau"!
Jaron Lenier travaille comme architecte d'informatique
chez Microsoft. Il dit sa peur que les humains ne s'approprient plus réellement
l'information, mais qu'ils ne fassent que la gérer sur des machines: "ils
pourraient en arriver à se concevoir comme de simples relais au sein d'une
structure numérique transpersonnelle. Ce processus s'accompagne d'une perte
fondamentale, celle de l'auto-invention du cerveau humain. Si les élèves
n'apprennent pas à penser, ils ne tireront rien de l'information, aussi large
que soit leur accès à celle-ci". Et il ajoute: "L'éducation peut être numérisée,
analysée, optimisée et mise en équation, ou postée sur Twitter. Cependant, elle
ne peut véritablement se perpétuer que si chaque cerveau apprend à s'inventer.
Or ce processus échappe à l'informatisation, puisqu'il échappe à notre
compréhension. Car l'apprentissage est, par essence, un bond dans l'inconnu".
Ces différentes réflexions devraient nous inciter à
être beaucoup plus agressifs dans l'expérimentation pédagogique par rapport à
l'apport et aux nuisances de l'écriture électronique. Cette action doit pouvoir
se faire à deux niveaux:
a) dans les réseaux d'éducateurs et d'enseignants et chercheurs de tous niveaux;
b) dans les milieux d'architectes et de concepteurs de produits électroniques
qui, pour la plupart, sont uniquement guidés par les plus-values à faire dans un
marché qui n'est soumis à aucune règle autre que celle du gain maximum!
Le "refaçonnage" du cerveau humain qui est en cours ne
peut pas laisser indifférents ceux qui croient que l'humain a été créé "à
l'image et comme la ressemblance" du Créateur!
Fr. R.-F. Poswick, osb
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