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La Maison des Écritures : Projets 2009
Expositions temporaires
Les Lettres de S. Paul illustrées – du 15 mai au 30 juin
2009 En cette année St-Paul, on veut attirer l'attention sur
l'oeuvre de cet Apôtre exceptionnel. Un concours
d'illustration du thème de l'exposition a été lancé auprès
d'Académies et d'Écoles d'Art. Un prix de 500 € sera remis à
l'auteur de l'œuvre primée.
Livres précieux sur la Bible – du 15 octobre au 15 décembre
2009 Comme Livre Sacré, la Bible a toujours suscité des
éditions précieuses à côté d'une recherche de diffusion de
masse provoquée par l'avènement de l'imprimerie.
Parcours permanent sur la Bible et sur l’histoire de
l’informatique appliquée à la Bible:
Le message biblique, de l'écriture alphabétique à l'écriture
électronique Ce parcours se fait à la demande sous forme de
visite guidée par le Fr. R.-Ferdinand Poswick, osb fondateur
et directeur d'Informatique & Bible. Il y évoque les travaux
réalisés depuis 35 ans par l'application de l'informatique
au domaine de la Bible et les implications de l'usage de
l'écriture électronique pour les enfants d'Abraham
(Judaïsme, Christianisme, Islam)
Animations:
Saint Paul hier et aujourd'hui:
Trois journées de Séminaires approfondiront la réflexion
entamée par des membres de la communauté bénédictine de
Maredsous à l'occasion de l'année St-Paul.
Ces Séminaires se tiendront à la Maison des Écritures. Jeudi
17 septembre, Jeudi 22 octobre, Jeudi 12 novembre.
Une Session sur S. Paul à l'abbaye de
Maredsous
Sur base d'une proposition du P. Jean-Daniel Mischler, neuf
membres de la communauté de Maredsous (sur la trentaine de
moines que comporte aujourd'hui la communauté) ont accepté
de collaborer directement à la mise en place d'un week-end
de réflexion sur S. Paul. Il s'est tenu à la clôture de la
Semaine de Prière pour l'Unité des Chrétiens, le week-end du
23-25 janvier 2009; il a rassemblé une quarantaine de
participants. Belle réussite!
Les intervenants étaient les PP. Claude Thiran, Willibald
Michaux, Maurice Bogaert, Philippe Waffelaert, Jean-Daniel
Mischler et le Fr. R.-Ferdinand Poswick. Les sessions
étaient présidées par le P. Abbé Bernard Lorent et le panel
final fut animé par la Sr Birgitta Drobig
d'Ermeton-sur-Biert. L'homélie du P. Ignace Baise à
l'eucharistie du Samedi et celle du P. Nicolas Dayez à celle
du Dimanche étaient intégrées à cette large écoute de S.
Paul.
Les riches contributions seront reprises dans les Séminaires
que propose à l'automne la Maison des Écritures.
Contribution du Fr. R.-Ferdinand Poswick: Saint Paul dans la
liturgie et le magistère de l'Église
Deux grands chantiers s'achèvent
1. Les Archives des Missionnaires d'Afrique
C'est en 2000 qu'une premier contact avait été pris entre
les Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs) et l'asbl
Informatique & Bible en vue d'une informatisation (et
préservation) de différents fonds des précieuses archives
accumulées dans leur Maison Généralice, via Aurelia à Rome.
Le travail avait commencé en 2002. Il a porté sur la
numérisation et le microfilmages de 227.615 photos
(représentant souvent un cahier ouvert et donc 2 pages) des
Diaires ou journaux quotidiens tenus par les responsables de
postes de mission depuis la fin du 19ième siècle parfois.
Une mine de renseignements pour l'histoire précise de
territoires qui n'en n'ont pas! Il a également porté sur les
deux publications successives qui servaient de lien aux
membres de la Société: les Chroniques Trimestrielles,
remplacées après 1905 par les Rapports Annuels. Ces
publications reprennent des extraits significatifs, aux yeux
du rédacteur de l'époque, de la vie des missionnaires, mais
y ajoutent un bon nombre d'autres informations venant de la
Maison-Mère qui se situait jusqu'après 1950 à Maison Carrée
à Alger où les Missionnaires d'Afrique avaient été fondés
par le cardinal Lavigerie. Complémentairement, le texte de
tous les Conseils Généraux (organe exécutif entre deux
Chapitres Généraux) a également été saisi et transformé en
une Base de données, de même que le texte des 7 premiers
Chapitres Généraux, ainsi que les conclusions des Chapitres
suivants. Enfin une dernière Base de données comporte
l'ensemble des différents Inventaires des différents fonds
d'archives existants, base à laquelle sont attachées les
images numériques des Diaires. Le tout est accessible selon
des modalités fixées et contrôlées par les Missionnaires
d'Afrique sur base du moteur de recherche Knowhowsphere mis
au point et adapté à ces données par I&B, asbl. Six années
de travaux, dont plus de 100 journées de travail à deux
(parfois trois) personnes, à Rome, dans les Archives des
Missionnaires d'Afrique dont l'accueil a toujours été des
plus cordial. Un beau travail pour la mémoire de l'Afrique!
2. Les écrits et œuvres graphiques de Mère Yvonne-Aimée
Beauvais
Cette religieuse, Augustine hospitalière à Malestroit
(Bretagne), représente un phénomène de par les facettes
multiples et surprenantes de sa personnalité. Elle eût une
vie assez courte, mais très féconde qui s'acheva à l'âge de
50 ans en 1951.
En deux vagues successives de travaux (2002-2005,
2005-2008), l'ensemble des écrits de la Mère Yvonne-Aimée
ainsi que toute son œuvre graphique (dessins, peintures) et
tous les écrits à elle adressés ou tournant autour de sa
personne, ont fait l'objet d'un enregistrement électronique
et d'une mise en Base de données associée au moteur de
recherche Knowhowsphere.
Cette Base de données reste d'accès totalement privé jusqu'à
nouvel ordre. Elle doit servir à compléter l'énorme travail
documentaire réalisé par l'abbé René Laurentin, spécialiste
en mariologie, mais également théologien spécialisé dans
l'étude des grands phénomènes mystiques et des miracles. Il
a publié une quinzaine de titres sur la vie et les
phénomènes mystiques qui meublent la vie de cette religieuse
qui créa la clinique de Malestroit et fut une grande
résistance durant la guerre de l940-45 tout en dirigeant sa
communauté et en créant une nouvelle Fédération d'Augustines
hospitalières.
Un travail sur une personnalité surprenante et attachante
dont on n'a pas fini de parler!
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Éditorial
Comptabilité biblique et crise
financière
Les disciples de Jésus sont-ils
hors du cercle où les ondes de choc de la crise financière
gonflent et font rage (et ravages) depuis deux années sur la
planète?
Loin de là, ils sont en plein
dedans, même si leur comportement mériterait d'être plus
visible et pourrait exprimer plus clairement qu'ils sont
'dans le monde' mais qu'ils ne sont 'pas du monde'!
Le message biblique a beaucoup à
nous dire sur ces sujets, et pas seulement en parabole.
L'intendant fidèle, le
gestionnaire avisé, la femme qui sait gérer sa maison pour
le bien commun sont autant de portraits que l'on trouve tout
au long de la Première comme de la Nouvelle Alliance. Mais y
a-t-il une façon 'chrétienne' de gérer l'économie?
Les Actes des Apôtres nous
montrent l'élan de partage qui fut une des caractéristiques
des premières communautés de disciples de Jésus : ils
mettaient tout en commun et l'on donnait à chacun selon ses
besoins. Mais, dès ce moment, il y a eu des tricheurs dans
la mise en commun(Ananie et Saphire qui ne font que semblant
de tout donner) et il y a eu des distorisions dans la
redistribution des biens accumulés (les veuves grecques
réclamaient au point que les Apôtres ont été amenés à créer
un corps de 'diacres' pour assurer à leur place une
distribution correcte).
Le schéma était probablement trop simple et trop idéaliste
dans un empire romain où la gestion des affaires était très
avancée dans ses rouages à tous les niveaux: gestion
patrimoniale, gestion financière, banking, comptabilité,
échanges commerciaux, etc. On en aura une meilleure idée en
lisant l'article sur la Comptabilité 'divine' dans ce
numéro.
Ces développements du monde des
affaires étaient d'ailleurs appuyés sur différentes
traditions commerciales bien connues et très efficaces : les
Phéniciens qui ont aidé à propager le système alphabétique
tout autour de la Méditerranée parce qu'il constituait, par
sa simplicité communicative, un accelérateur d'échanges (une
'business machine'); la diaspora juive qui s'entendait à ce
type de gestion et avait accumulé tout le savoir hérité de
son long passage dans les administrations égyptiennes
(remarquablement gérées depuis de très longs siècles); les
grandes caravanes qui reliaient le moyen-orient aux
richesses de l'extrême-orient et de la corne de l'Afrique;
etc.
Jésus, au milieu de ces 'vendeurs'
que l'on trouvait jusque dans les lieux les plus religieux -
(est-ce que cela a beaucoup changé autour des lieux réputés
les plus religieux du christianisme?) - n'a-t-il fait qu'un
esclandre sans lendemain? Un esclandre qui aurait mis sa
tête à prix pour 30 pièces d'argent? Jésus avait-il une
spiritualité 'franciscaine': ne pas se soucier du lendemain,
ne rien prendre avec soi quand on va sur les routes prêcher
la présence de Dieu, donner de ce qui est essentiel à sa vie
comme la pauvre veuve?
Pas exclusivement puisqu'il veut
que l'on paye l'impôt et que l'on donne donc à César ce qui
est à César. Il n'est pas là non plus pour régler des
querelles d'héritage. Et il admire l'astuce de l'intendant
verreux en souhaitant seulement que le démon financier
(Mammon) soit utilisé pour capitaliser en faveur d'une plus
grande présence de Dieu et à Dieu, pour l''unique
nécessaire' et la 'meilleure part' loin de l'activisme
économique. Ce dernier message a été très bien capté par
tous les régimes cléricaux de toutes les Églises et
dénominations qui se revendiquent du message de Jésus: on a
construit des églises rutilantes et accumulé des patrimoines
à la gloire de Dieu! Et c'est vrai qu'ils donnent une
visibilité à la volonté d'attirer l'attention sur le message
du Dieu de Jésus-Christ: regardons les foules qui vont
visiter les musées vaticanais souvent critiqués comme une
'richesse' qui pourrait servir 'pour les pauvres' (au même
titre que le parfum de Marie-Madeleine versé sur les pieds
de Jésus)!
Les Bénédictins en particulier,
ont fort bien compris cela au long des siècles, en
équilibrant une accumulation de capital grâce une gestion
très épargnante, avec une (grande) générosité autour de
leurs implantations devenues souvent d'apparence plutôt
riche! En témoigne cette superbe inscription au fronton
d'une église bénédictine dans l'île de Majorque : 'Si
Benedictus non fuisset, Petrus esurisset' (Si Benoît n'avait
été là, Pierre eût eu faim)!
Quel est le secret de cette
gestion paradoxale?
Ne serait-ce pas la combinaison
d'une gestion des biens matériels qui soit avant tout
'familiale' et locale (oiko-nomia en grec ne veut-il pas
dire la 'régulation de la maison' telle qu'on peut la voir
décrite dans le chapitre 31 du livre des Proverbes?)
combinée avec une éducation à la magnanimité du don et de la
gratuité, attentive à tout besoin d'autrui (quiconque n'est
pas le prochain familial)? Une gestion assurant la bonne
santé de toute la famille, à combiner avec une
thésaurisation d'épargne. Sur cette base bien assurée, le
patrimoine familial doit permettre le partage le plus large
qui ne cherche aucun intérêt sinon celui de la satisfaction
enrichissant et valorisant encore l'image du patrimoine
familial bien géré!
Quand on entend dire aux savants
économistes, - trop sûrs de tous les 'modèles' quasi
mathématiques qu'ils ont mis en œuvre et auxquels ils ont
tendance à se fier presqu'aveuglément sur base de quelques
'case stories' réussis - , que 'l'économie c'est le marché',
on peut penser que la crise actuelle non seulement contredit
leurs thèses, mais, qu'heureusement elle pourrait amener à
un retour intelligent vers les vrais fondements d'une
gestion saine!
Et cela serait une fameuse Bonne
Nouvelle!
Fr. R.-F. Poswick, osb
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