Interface n° 94 Mars 2004
● Éditorial: AIBI… qui reprendra l'initiative?
● Jean Bajard: merci pour 24 ans de collaboration
● Chanoine André Rose, auteur dans la collection B.V.C.
● Notre ami, le Pasteur Alphonse Maillot (1920-2003)
● Conservation du patrimoine numérique: une Charte de l'Unesco
● Virtuellen Katalog Theologie und Kirche (VThK)
Comptes-rendus:
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Trois manuels de "Pastorale Biblique"
News Antonio Zampolli (1937-2003) |
Éditorial AIBI… (Association Internationale Bible
et Informatique) Les 23 et 24 Juillet 2004 se célébrera à la K.U. Leuven la 7e Conférence internationale réalisée sous l'égide de l'A.I.B.I. La première avait eu lieu en Septembre 1985 à l'Université Catholique de Louvain-la-Neuve. Initiative créée en 1982 sur la proposition du Centre Informatique et Bible, cette Association s'est, en fait, spécialisée et s'est fait reconnaître comme le principal carrefour de ceux qui voulaient confronter leurs expériences d'utilisation des techniques informatiques dans le domaine biblique. Si le bilan que nous tenterons de faire de 20 ans d'activités dans ce domaine à l'ouverture de la prochaine rencontre à Leuven est largement positif, très intéressant et très riche, il nous faut constater que la banalisation de l'informatique n'est pas favorable à une vraie prise de conscience des problèmes posés par l'écriture électronique dans le chef de ceux qui s'attachent, depuis des centaines d'années, voir deux ou trois millénaires, à “scruter les Écritures” alphabétiques (ou antérieures). Ce phénomène se combine, en Europe en tout cas, avec une nette régression en volume des équipes scientifiques qui travaillent sur la Bible et doivent donc, actuellement, se cramponner aux méthodes traditionnelles de transmission du savoir organisé en couches mémorielles épaisses et nombreuses, toutes encapsulées dans des données écrites (ou plutôt “dessinées”) selon une Regula sans laquelle la lecture n'est pas possible et selon une logique séquentielle qui n'ouvre ses secrets qu'aux amants de cette logique (“philo-logues”). Mais il faut aller plus loin. Quelques-uns ont eu le courage de le dire dans nos conférences de l'A.I.B.I. Si l'on modifie la façon d'accéder aux données de base des sciences exégétiques et de l'herméneutique, celles-ci ne se modifient pas, mais notre regard sur elles se transforme autant que peut se transformer la vision des tissus humains sous l'œil d'un microscope électronique, induisant de nouvelles possibilités d'action qui, dans le domaine biologique, amènent l'humain à un quasi-contrôle de sa structure génétique… et donc, à terme, de l'évolution de sa façon d'“être-humain”! Croit-on, en régime d'incarnation, que le texte, la parole écrite, parce qu'elle n'est qu'une trace de l'inexprimable, échappera à ce regard transformateur et bientôt créateur? Les bonnes questions ont déjà été posées au cours des Colloques de l'A.I.B.I. Il faut d'urgence continuer de les poser et créer les cadres de pensée qui permettront de libérer le texte sacré de sa gangue philologique pour lui laisser exprimer, dans le langage de la civilisation électronique (et multimédiatique), le “mystère” caché depuis les origines et manifesté, pour les croyants, en une personne (pas un écrit): Jésus de Nazareth. Fr. R.-F. Poswick, osb |