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Interface  n° 130  Mars 2013

Le boson de Higgs

J'ai lu ce petit article dans le magazine New City des Focolari d'Angleterre. Il m'a semblé que cette présentation renouvelée des preuves de l'existence de Dieu valait la peine d'être communiquée en traduction française. Elle parlera plus spécialement à ceux qui vivent de façon consciente dans des environnements où les nouvelles technologies numériques sont omniprésentes.

La Particule de Dieu: Une réflexion de John Green sur la découverte du boson de Higgs

On a beaucoup parlé ces derniers temps dans les médias de la découverte du boson de Higgs que la presse – mais sûrement pas les scientifiques – a appelé la “particule de Dieu”! Un journal a même dit: “il n'y a jamais eu autant de personnes pour écrire autant sur une chose que si peu peuvent comprendre!”

Je ne suis pas un physicien, mais, apparemment, la découverte de cette particule renforce la validité du “modèle standard” de la physique des particules qui est une description mathématique complète de l'univers à l'échelle quantique (c'est-à-dire de l'infiniment petit). Le boson de Higgs comble une lacune de ce modèle en expliquant le phénomène de la masse, phénomène que nous expérimentons sur notre terre comme le poids ou la densité d'un objet.

Certains disent que cette découverte met Dieu hors jeu. Stephen Hawking a proclamé que, mathématiquement, il est possible que l'univers soit né spontanément à partir de rien du tout. Cependant, même si c'était vrai, je ne crois pas qu'on devrait s'en faire pour Dieu, quitte à ce que cela nous contraigne à utiliser cette nouvelle connaissance pour approfondir notre compréhension de Dieu, et, du coup, à abandonner quelques-uns de nos stéréotypes les plus chers!

Toute chose visible et invisible

Notre curé disait récemment: “Il est plus important de connaître Dieu que de savoir des choses sur lui!” Plus je réfléchis à ces paroles, plus cette réflexion me semble aller au fond des choses. Imaginez deux ordinateurs absolument identiques. Sur l'un des deux tourne un traitement de texte, tandis que sur l'autre tourne un jeu vidéo. Si nous les voyons à une certaine distance et que nous regardons leurs écrans, ce qui se passe sur chacun est évident. Mais si nous nous rapprochons de très près des écrans, au point que chaque pixel devienne visible, cela devient beaucoup plus difficile de dire ce que fait chacun des deux ordinateurs. Et si nous ouvrons les châssis des ordinateurs et que nous testons les signaux électriques qui passent dans les cartes des systèmes, cela devient encore plus difficile de percevoir la différence de ce qu'ils font. Et si nous allons jusqu'à essayer de voir le travail qui se passe dans le processeur à l'aide d'un microscope électronique, il devient pratiquement impossible de dire quel ordinateur fait quoi! L'étendue de la complexité nous écrase! Autrement dit, l'identité du traitement de texte ou du programme de jeu vidéo est déterminée par la façon dont des milliards de petits “bits” d'information sont combinés. Une impulsion de l'ordre d'une nano-seconde ou moins devient une partie de Shakespeare ou de Beethoven.

Qui sait si cet infiniment petit dans un gigantesque agrégat ne reflèterait pas Dieu – dans ce cas, le boson de Higgs serait, par rapport à Dieu, ce que serait cette impulsion d'une nano-seconde ou moins par rapport à Beethoven! Et, tout comme nous pouvons apprécier la musique en écoutant le résultat de milliards d'impulsions de l'ordre d'une nano-seconde, ainsi pourrions-nous arriver à connaître Dieu, le “créateur de toute chose visible et invisible” en contemplant les conséquences de tout ce que font les bosons de Higgs!

Branché sur la création

Ce qui est remarquable, c'est que ces milliards de milliards d'effets apparemment dus au hasard, produisent, en fait, au plus haut niveau, quelque chose d'ordonné et non le chaos! La probabilité que cela se produise par hasard doit être aussi proche qu'il est possible d'une valeur nulle. Quiconque a fait de la programmation informatique sait bien qu'on ne peut pas simplement charger au hasard des instructions dans une mémoire électronique sans s'attendre inévitablement à autre chose qu'un crash du système. Le code du programme doit être rédigé avec une grande exactitude et tous les scénarios possibles doivent avoir été envisagés si l'on veut un logiciel qui donne des résultats fiables. Mettez cela à l'échelle de l'univers (le résultat), et puis descendez jusqu'au niveau du boson (les composants), et vous réaliserez que le fait que le système fonctionne réellement ne s'explique que par une affirmation de l'existence de facto de Dieu. La presse pourrait donc être pardonnée d'avoir appelé le boson de Higgs la “particule de Dieu”. En effet, l'existence de cette particule n'est pas seulement la confirmation du modèle standard de description de l'univers, mais également de son créateur!

Quand, à partir de là, vous vous rendez compte que chaque humain individuellement est capable d'apprécier et de comprendre les effets de ces résultats complexes, c'est-à-dire que nous pouvons apprécier la beauté de la musique, de la littérature, etc…, au lieu de seulement entendre des sons ou voir des graphismes de lettres, il devient évident que nous possédons quelque chose de l'“esprit de Dieu” – nous sommes “branchés” sur la création. Ou encore: nous pouvons re-connaître Dieu au lieu de savoir quelque chose sur Lui.

(Avec mes remerciements à Anna Green qui a corrigé certaines de mes insuffisances scientifiques).

Paru dans New City, octobre 2012, pp. 14-15; traduction fr. R.-Ferdinand Poswick, osb. Reproduit avec la permission de New City, Unit 17, Sovereign Park, Coronation Road, London NW10 7QP Angleterre, fax : 020.8453 1621; courriel orders@newcity.co.uk

Fr. R.-Ferdinand Poswick , osb

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